C'est le premier film de Cattet et Forsani que je vois, et s'il m'a plutôt donné envie de voir les autres oeuvres du duo, il a aussi bien refroidi les attentes que j'avais développées face aux affiches sublimes de leurs films.
Le film en lui même est très beau. La photo est vraiment spécifique et Cattet & Forsani développent un rapport réflexif à l'image : "on sait que c'est beau ce qu'on fait, on a conscience de jouer avec des codes, et on s'amuse avec". Une patte stylistique aussi délibéré peut plaire ou déplaire.
Personnellement, je trouve leur approche un peu trop "arty" pour essayer de raconter une histoire où la précision compte (tout se déroule en une journée, avec l'apparition récurrente d'une horloge digitale nous indiquant l'heure). Du coup... Ça devient confus. Trop à mon goût. Essayer de suivre l'histoire, comprendre qui fait quoi et quand et ne plus m'y retrouver m'empêche d'apprécier le jeu étrange des acteurs, la photo vraiment cool, et l'ambiance extrêmement charnelle du film.
Laissez bronzer les cadavres, c'est un peu un numéro de patinage artistique de haute voltige. Du coup, chaque petit pas de travers, chaque réception déséquilibrée suite à un triple axel détourne l'attention du fait qu'on est en face de quelque chose d'impressionnant. Certaines séquences sont incroyables (pas loin du Even dwarfs started small d'Herzog), notamment quand elles jouent sur le rapport entre la mort et le désir, et d'autres sont franchement un peu relou, notamment dans la deuxième partie du film...