Adapter Roald Dahl au cinéma est un piège dans lequel pas mal de réalisateurs sont tombés. Si son univers génère une imagerie évidente, ses romans restent purement ancrés dans la littérature. Et l’adapter tel quel ne fonctionne pas. Ça peut éventuellement donner un spectacle sympathique (ce qui est le cas des deux versions de Charlie et la Chocolaterie), mais pour bien faire il faut vraiment se l’approprier. Un défi que seul Danny Devito et son Mathilda ont su relever à ce jour (et pourtant il avait commis l’affront de situer son film aux États-Unis).
Malheureusement Spielberg ne se tire par haut la main de ce défi. S’il s’accorde quelques ajouts dans l’histoire, la tentative de copier-coller par rapport au livre donne un film trop statique pour qu’on puisse parler de réussite.
Pour ce qui est de l’aspect visuel, il risque d’en rebuter plus d’un. L’équipe s’étant directement référée aux illustrations de Quentin Blake, impossible d’éviter un côté cartoon. Les texture semblent venir des premiers films animés de Robert Zéméckis. Ça passe dans la majorité du film, mais à certains moments ça pose problème.
Au demeurant le film contient de vraies qualités. Il serait donc injuste de le condamner, car malgré ses défauts il reste un divertissement familial réussi (rien que pour avoir conservé les scènes de pétomanie, Steven mérite un applaudissement). Mais lorsque le papa d’ E.T. rencontre le maître de la littérature enfantine anglaise, on s’attend à beaucoup plus.