Clint the legend
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Une fois n’est pas coutume je vais être injuste. Je n’ai pas aimé le dernier Eastwood mais pour de mauvaises raisons. Le personnage principal me sort par les yeux. Certes tout cela est tiré d’une histoire vraie, le type a sauvé des vies et c’est retrouvé embringué dans une affreuse cabale médiatique, c’est indéniable. Mais voilà, impossible d’accroché à la personnalité du bonhomme. Richard Jewell habite seul chez maman, il avale en une journée les calories d’un ours, ce qui au pays de Mc Donald est une vertu, il chasse le cerf avec des fusils d’assaut et collectionne les armes lourdes, il aime l’ordre et ce qui est bien rangé. Bref Richard a réveillé le vieux punk qui cuvait en moi. Ce Forrest Gump sécuritaire, tout héros qu’il est, ne sera jamais mon pote.
Jetons également un coup d’œil aux « méchants » de l’histoire, une journaliste forcément garce et arriviste (Olivia Wilde canon donc suspecte) et un agent du FBI viril et macho, bref deux cauchemars ambulants pour les incels comme Richard. Certes vous me direz là encore « c’est une historie vraie blablabla… » et je vous répondrais que c’est aussi une fiction avec un point de vue, en l’occurrence sans nuance et bien tranché.
Et le cinéma me direz vous ? L’affiche titre en gros caractères « du grand Clint Eastwood », accroche mensongère puisque c’est un petit Eastwood bien paresseux pour le coup. Les scènes d’exposition frôlent même l’indigence. Bref Clint continue sa lente dégringolade depuis l’excellent « Grantorino », même si le sympathique « La mule » fait figure d’exception dans ce qui ressemble de plus en plus à un naufrage.
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le 19 mars 2020
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