Le Clandestin
4.2
Le Clandestin

Film DTV (direct-to-video) de Greydon Clark (1987)

Uninvited est une daube radicale mais un tout petit peu soignée dans sa connerie, dont le statut de nanar ultime est abusif. Il s'agit en effet d'un des plus adulés par les nanardophiles pointus, quasiment au rang de films comme Turkish Star Wars ou Blood Freak ; ou, dans une moindre mesure et auprès de publics plus étroits, Virus cannibale (en fait, un zombie-movie Z assez sympathique). Les atouts du Clandestin ne sont pas du côté de sa créature ni même de ce postulat improbable avec son sang contaminé : la bête immonde apparaît peu, les exploits gore en caoutchouc sont limités et pas si énormes.


En outre, comme croisière badass et nanardesque, la virée de Jason à Manhattan (Vendredi 13 chapitre 8) est autrement volontariste. L'intérêt du Clandestin est plutôt dans ses personnages, bien humains, trop pitoyablement humains justement. Ils sont taillés au burin avec un certain panache et parsèment le film de saillies percutantes : « les gonzesses c'est des emmerdeuses », « les gens désespérés font des choses désespérées », « ce n'est qu'un obsédé, comme tous les hommes : oui on est pas les seuls ». Pendant que le film ne fait que titiller, mais sans arrêt, les corps reluisants des jeunes bimbos, la bêtise masculine est exacerbée.


Mais ces beauferies en rafale et la flegmatique couche d'ironie ne suffisent pas à faire du Clandestin un spectacle réjouissant ni même une anecdote valable dans son domaine. L'absurde ouverture était pourtant prometteuse, mais bien vite le manque de pittoresque incite à se détourner. Somme toute, Uninvited est un film à la ramasse mais avec un certain dynamisme, relativement aux productions fauchées dans son genre. Il est complètement foireux et délibérément idiot, pas trop ennuyeux ni désagréable en rien : mais il est aussi tout juste pince-sans-rire de temps à temps et ne remplit pas tellement la mission d'un produit introduit par le label « amazing movies presents ». Un nanar sans ambition ne sera jamais au niveau d'une excentricité véritable ou d'une comédie potache mais réfléchie.


https://zogarok.wordpress.com/2018/08/20/le-clandestin/

Zogarok

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