Ce Poirot ne nous carotte pas.

N’ayant pas lu le roman d’Agatha Christie, ce « Crime de l’Orient Express » était une découverte quasi-totale pour moi (je connaissais juste le synopsis du roman).

Très vite nous embarquons dans l’Orient Express et dans son ambiance, classieuse, feutrée, aussi confortable qu’hypocrite, elle est autant réussie visuellement (avec de beaux décors et de très bonnes prises de vues) que dans tout ce qui s’en dégage. Un rythme calme, un train qui ronronne et c’est le cas du spectateur, mais avec cette galerie de personnage haut en couleur (quoi qu’un peu stéréotypée malheureusement) servie par un casting 5 étoiles, l’attention du spectateur reste retenue. Rapidement on analyse sur notre siège chacun d’entre eux et on commence à élaborer nos hypothèses sur le meurtrier. Et c’est ça le gros point fort (hors ambiance et casting) de ce film, savoir jongler entre ce côté lent et confortable et une enquête qui nous maintient en « éveil ». On a rapidement nos antipathies et nos sympathies, on échafaude nos hypothèses

, on les fait évoluer au fil du film et des révélations des passagers, bref on se met à la place de Poirot et c’est agréable. En ça le rythme du film est bien mené

et sera servie par une conclusion particulièrement réussie, notamment dans le message qu’elle fait passer (presqu’émouvant).

Vous l’aurez compris ce « Crime de l’Orient Express » ne commet aucune faute majeure. Dommage que certains personnages ne soient pas un plus travaillés

. On peut lui reprocher qu’il ronronne un peu trop par moment, trop confortable il manque quelque peu d’impact, tout comme il manque un peu d’humour, ce dernier est présent mais le film se prêtait bien à quelque chose de plus mordant, sarcastique, quitte à prendre un peu de libertés.

En fait le film est à l’image de sa musique : il fait bien le boulot mais manque de puissance, ne marque pas assez les esprits. Dommage, mais on embarque pour autant avec plaisir dans cet Orient Express et à la fin on est prêt à suivre Poirot dans une nouvelle aventure et c’est bien là l'essentiel.