La livraison Dupieux 2019 nous prouve encore une fois à quel point on est face à un cinéaste d'importance. Depuis Steak, voir depuis Nonfilm, le style du bonhomme s'affine, s'assagit aussi, tout en développant ses propres obsessions : le non-sens, l'importance démesuré que prennent certaines choses très futiles, le refus catégorique de faire des films qui portent un message, la violence gratuite...
Et tout en continuant d'explorer tout ça il parvient à se renouveler, l'humour burlesque est toujours omniprésent, mais peut-être un peu moins récurrent, un peu plus étouffé aussi. La réalisation est superbe, que ce soit la prise de vue ou le montage (image mais son également, forcément) tout ça joue bien sur la folie ambiante et le jeu avec le caméscope ne fait qu'en rajouter.
Le scénario est efficace et parvient à nous surprendre malgré un certaine simplicité.
Les plus tatillons se demanderons pourquoi personne ne semble au courant du carnage en cour alors que son auteur cache les blousons mais pas les corps... Ceux-là n'aurons probablement pas la chance d'apprécier le cinéma de Dupieux.
En ce qui concerne Dujardin il est juste génial dans ce rôle de type pommé, sombrant avec le plus grand sérieux dans une folie d'adolescent attardé. Il est subtil, bourru, un personnage qui ferait presque penser à OSS117 amputé de son assurance mais toujours aussi imbu de sa personne.
Et puis il y a les citations, comme d'habitude, on peu citer Bernie (la pelle/la palle) OSS117 ("depuis quand les femmes peuvent bloquer le compte de leur mari?") Et l'obligatoire auto-citation de Nonfilm (le lancer de pierre)