Elevé parmi les Mohicans, un Daniel Day-Lewis à longue chevelure tape du pied, quand une jolie demoiselle en détresse se voit menacée au milieu de ces quelques altercations d'époque entre Européens et Natif-Américains. Quoi, c'est ça le pitch ? Je m'y mets à cœur joie, moi-même adorant les récits historiques romancés, surtout ceux concernant les First People. Enfin là, il sera question a priori du Dernier parmi les premiers. Hum.
Ce film figure comme une deuxième illustration d'un concept que je mets en place, les C.R, autrement dit Les Crossover Reviews. La première s'appuyait sur Apocalypse Now. Le but étant l'analyse d’œuvres cinématographiques complètement différentes des unes des autres que j'entremêle, parce que certains pourraient le penser ; les comparaisons c'est nul, mais elles ne sont pas là pour rien.
Durant une semaine, j'ai visionné cinq films que tout oppose mais il y a des liens, je vais bien en trouver...
Le Dernier des Mohicans. Un récit long et... Lent, qui tente de jouer de ses belles flûtes traditionnelles pour rythmer une histoire qui sera à notre grand regret fade et bien peu fournie. Rien de très remarquable dans la forme. Ce seront même de nombreux choix de mise en scène qui viendront rendre difficile le visionnage, comme il en est le cas par exemple de ces scènes de guerre censurées à la taille des acteurs et autres figurants. Des plans américains qui s'enchaînent pour cacher le coup de grâce porter sur les victimes au sol : mauvaise idée. Ceci ne se compense en aucun cas par de grands décors ou de vues divines pour varier les angles... Tout est très haché et flouté. Pour ce qui est de la partie dramatique, les scènes émotionnelles sont construites aux moyens de ces bons vieux ralentis... Qui, s'étirent, s'étirent... S'étirent jusqu'à épuisement.
Sur le fond, rien de très prenant non plus, vu que le récit se concentrera vite autour du manichéisme nauséabond d'un antagoniste vide de toute réflexion. Certains pourraient me corriger en parlant d'une approche qui serait davantage rousseauiste, plus que manichéenne, mais non, pas ici, pas avec un personnage, sourcil froncé tout le long qui ne sait trop quoi faire de son temps sur le plateau, à part étriper le premier bougre de passage.
Mais tout comme bon mauvais film d'époque, une scène m'a marqué. Précisément celle des troupes militaires engageant des pourparlers ; des discussions politiques entre deux représentants des grands empires européens... Ici, les Français opposés aux Britanniques. Et c'est intéressant de reconstituer le battement d'aile du papillon étant à l'origine de la tornade. Toutes les scènes d'action et d'amour, à défaut de jouer sur l'intensité et non sur la qualité, deviennent excessives. Alors, il ne reste que les autres scènes, les discours politiques en l'occurrence qui pourront compenser toute cette marmelade de kitschissime.
Je suis donc déçu. Une bonne dose d'épique et de romantisme, c'est tout ce dont je cherchais cette semaine. Parce que toujours en quête de répliques percutantes et de belles musiques, essences-même d'une belle épopée. Je continue alors mon odyssée cinématique, qui cette fois-ci me dirige vers l'univers fantastique de l'animation. Parce qu'un simple dessin peut largement rivaliser face à un Daniel Day-Lewis à longue crinière pour retranscrire des émotions et de l'épique ! A oui ? En voici la preuve... [la suite...]