Gilles Lellouche, réalisateur du film, a semble t-il pris son temps pour monter son long métrage. Servi par un casting de choix, le résultat est là tandis que le récit se maintien à la surface sans trop sombrer dans la facilité.


La jolie brochette d'actrices et d'acteurs retenue pour la foultitude de rôles à tenir assure dans ses registres respectifs.Un point commun néanmoins à tous ces personnages : ils ne sont pas complètement heureux dans leurs vies voire même dépressifs ou peu s'en faut. Les familles, pour ceux qui en ont encore, sont tendues par les non-dits, les conflits ; leurs vies sont froissées, déchirées quand elles ne sont pas brisées, à l'instar des jambes d'Amanda.
Dans ce marasme général, quelques pépites apparaissent ça et là entre deux eaux troublées. Petits joyaux d'humour, ils émaillent ces existences difficiles d'éclats de joie, de fraternité, d'espoir. Entre les jurons bien sentis de l’entraîneuse dure au mal et la candeur d'un Philippe Katerine plus vrai que nature, des sourires récurrents fleurissent sur les lèvres des spectateurs. Lorsque certaines vérités sont assénées sans fard, le spectateur pourrait encore trouver une source de jubilation.
Tandis que l'objectif final de cette bande de "gros lards" se profile en pays nordique aux paysages sublimes, le réalisateur ne sombre pas dans la facilité. Ses personnages demeurent rugueux, parfois à vifs et les tensions paraissent exacerbées quelquefois. Néanmoins, on se dirige vers une fin qui, si elle fera plaisir au plus grand nombre, paraît relativement convenue.


L'intérêt de plonger dans le grand bain réside surtout dans le liens qui unissent ces femmes et ces hommes, tellement humains que leurs déboires en deviennent drôles, tant ils peuvent faire écho à la vie quotidienne de tellement de gens. On est alors tour à tour amusé, ému ou attendri.


Paré d'une ambiance musicale nostalgique qui parlera aux quarantenaires (j'ai adoré l'introduction de Tears for fears), voilà un film qui semble promis à un beau succès public. Sans être inoubliable, il mérite une immersion en salles obscures.

Apostille
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2018

Créée

le 27 oct. 2018

Critique lue 229 fois

4 j'aime

4 commentaires

Apostille

Écrit par

Critique lue 229 fois

4
4

D'autres avis sur Le Grand Bain

Le Grand Bain
boulingrin87
8

Umour et bandessinées

Gilles Lellouche. S’il fallait faire un portrait de ce type, celui-ci commencerait pour moi par son rôle de gros beauf dans Mon Idole, où on le voyait, le temps de quelques secondes, expliquer d’un...

le 13 juin 2018

102 j'aime

6

Le Grand Bain
Carlito14
5

Quand Lellouche fait le tapin

Je suis allé voir le Grand bain malgré l’agacement procuré par un enthousiasme général douteux. Le film correspond en partie à ce qu’on pouvait attendre, soit une comédie moins intéressée par les...

le 28 oct. 2018

64 j'aime

6

Le Grand Bain
blacktide
7

Incoulables

Il est des séances quelque peu exceptionnelles. Semblables à de l’eau bénite, pour ainsi dire. Non parce qu'elles révolutionnent le Cinéma ou en renforcent l’édifice, mais bien parce qu'elles...

le 3 nov. 2018

46 j'aime

8

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

86 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10