Gilles Lellouche, réalisateur du film, a semble t-il pris son temps pour monter son long métrage. Servi par un casting de choix, le résultat est là tandis que le récit se maintien à la surface sans trop sombrer dans la facilité.
La jolie brochette d'actrices et d'acteurs retenue pour la foultitude de rôles à tenir assure dans ses registres respectifs.Un point commun néanmoins à tous ces personnages : ils ne sont pas complètement heureux dans leurs vies voire même dépressifs ou peu s'en faut. Les familles, pour ceux qui en ont encore, sont tendues par les non-dits, les conflits ; leurs vies sont froissées, déchirées quand elles ne sont pas brisées, à l'instar des jambes d'Amanda.
Dans ce marasme général, quelques pépites apparaissent ça et là entre deux eaux troublées. Petits joyaux d'humour, ils émaillent ces existences difficiles d'éclats de joie, de fraternité, d'espoir. Entre les jurons bien sentis de l’entraîneuse dure au mal et la candeur d'un Philippe Katerine plus vrai que nature, des sourires récurrents fleurissent sur les lèvres des spectateurs. Lorsque certaines vérités sont assénées sans fard, le spectateur pourrait encore trouver une source de jubilation.
Tandis que l'objectif final de cette bande de "gros lards" se profile en pays nordique aux paysages sublimes, le réalisateur ne sombre pas dans la facilité. Ses personnages demeurent rugueux, parfois à vifs et les tensions paraissent exacerbées quelquefois. Néanmoins, on se dirige vers une fin qui, si elle fera plaisir au plus grand nombre, paraît relativement convenue.
L'intérêt de plonger dans le grand bain réside surtout dans le liens qui unissent ces femmes et ces hommes, tellement humains que leurs déboires en deviennent drôles, tant ils peuvent faire écho à la vie quotidienne de tellement de gens. On est alors tour à tour amusé, ému ou attendri.
Paré d'une ambiance musicale nostalgique qui parlera aux quarantenaires (j'ai adoré l'introduction de Tears for fears), voilà un film qui semble promis à un beau succès public. Sans être inoubliable, il mérite une immersion en salles obscures.