Un film de tribunal avec une distribution pareille, ça ne pouvait que m'attirer l’œil. J'ai craint un moment qu'il ne s'agisse que d'un conflit viril, volonté contre volonté, entre un petit coq teigneux et sa statue du commandeur de père, mais non, ça va heureusement bien plus loin et plus profond que ça. Le père est juge et accusé de meurtre. Et veuf. Et malade. Et cassant avec un seul de ses enfants, celui qui va prendre sa défense en charge. Des tas de questions se posent. Pourquoi ce vieux briscard des salles d'audience est-il si infect avec le seul de ses rejetons qui ait suivi ses traces ? Dans un premier temps, leurs clashes lassent un peu, mais le scénario est suffisamment malin pour réserver quelques jolies révélations qui font dérailler gentiment les wagonnets. Progressivement, des tas de thèmes s'ajoutent à l'intrigue juridico-policière, qui devient vite une simple toile de fond, malgré les étapes qu'elle impose à l'histoire. Et finalement, je n'en dis pas plus pour ne rien gâcher, voilà une histoire complexe, sombre, cruelle mais aussi relativement enlevée et parfois drôle qui me laisse un souvenir durable. Belle interprétation des deux matamores du barreau, jolies lumières, personnages bien ciselés et final plus complexe qu'il n'y paraît, le sans faute, en somme.