Un soir pour s’endormir on se laisse tenter par le film du moment, bien conscient qu’on osera jamais avoir cette envie qui nous pousse à appuyer sur Play ; heureusement il y a la télé.
C’est étrange comme ce film pour ados arrive à capter votre attention. Et cela alors que vous avez largement dépassé l’âge de vous faire embobiner. Le film n’est pas dénué de charme mais manque cruellement d’approfondissement. Ainsi toutes les questions qu’on est en droit de se poser sont balayées d’un revers de main par des répliques peu convaincantes. On espère alors que le livre apporte un peu plus d’explications plausibles, la machine hollywoodienne préférant faire l’impasse sur des détails qui pourraient perdre son spectateur.
Pour une fois, on est assez en empathie pour le héros, la mise en scène aborde non seulement son point de vue, mais en fait surtout celui d’un ado piqué de curiosité, bien différent de ses camarades prisonniers de leur peur. Car oui il y a un fond dans cette écriture, une trame parlant aux adolescents, qui paralysés par la peur ne peuvent s’extraire de leur condition. Une fois passé la psychologie, on reste agréablement surpris de rester attentif et surtout d’explorer rapidement le labyrinthe. Vu qu’on en est au troisième volet je pensais naïvement que la série de films serait un prétexte à traîner en longueur pour exploiter la potentielle machine à fric. Il est tout de même fort dommageable de voir si peu les combats tant le mouvement, l’étalonnage ou les effets spéciaux nous empêchent de réellement poser l’œil sur la menace du film. On est du coup obligé de croire ce que les personnages nous racontent entre un « cours !», « attention !» et autre avertissements de dangers imminents.
Si le film parvient vraiment à tirer profit de l’expérience de Thomas, ce n’est pas tant valable pour les autres qu’on a catalogué comme « glandus » du fait de leur trois années passées dans leur abris sans trouver de porte de sortie ; quand Thomas parvient quand à lui à ouvrir des zones inexplorés du labyrinthe en trois jours. Bon il faut dire qu’il a le soutient des scénaristes. L’arrivée de la demoiselle n’offre pas le chamboulement pourtant attendu. Point de rivalité ou d’hostilité, elle ne nous est de toute façon pas très utile sauf par le message qu’elle délivre : plus question de glander à l’abri il n’y aura plus de vivre.
On entre alors dans la phase qu’on attend tous, une exploration du labyrinthe et de sa sortie possible. A ce propos les scénaristes ne se sont pas beaucoup foulés pour imaginer des péripéties. En plus d’être assez spartiate, la menace reste la même, quelques murs s’effondrent ou se meuvent, mais rien de très palpitant. Cependant notre curiosité est piquée et on veut savoir, c’est qui qui commande ?
Autant vous prévenir, la déception est de rigueur, si le twist finale annonce clairement un autre film, les pseudos explications n’en sont que plus caduques. Tout autant que les faibles explications du début sur les différentes possibilités de sortir, la fin amène son lot de supercheries
(un hélicoptère, vraiment!).
Au fond ce qui est dommage c’est que le film avait un haut potentiel. Sauf que mouliné à la sauce blockbuster, le film enchaîne les maladresses. Les subtilités d’échappatoires ou l’importance de personnages secondaires auraient du être plus creusés. Au lieu de cela on a du figurant en pagaille à tuer pour finir sur un pétard mouillé à suivre. En ai-je seulement l’envie ?