En tant que film, ça divertit. Un peu. Les acteurs sont correctes, les décors un peu pauvres, les effets numériques et spéciaux de bonne factures. On a quelques scènes d'actions qui justifient le budget SFX car ça fonctionne toujours, et le rythme reste bon. Sauf que ce n'est pas un film ordinaire, mais l'adaptation du premier tome du cycle littéraire L'Épreuve de James Dashner. Ma lecture de cette saga est encore toute fraiche, et je ne pouvais pas passer à coté de la version made in Hollywood. Je me doutais bien qu'avec leur politique d'aseptisation des œuvres, le matériel d'origine allait morfler un bon coup. Mais le terme "massacre" serait plus juste en voyant le résultat.
Alors c'est vrai qu'on ne peut décemment pas faire un copier/coller du roman, car le cinéma a ses codes, et que certaines choses ont besoin d'être remaniées pour mieux s'adapter au format film. Mais les piliers mêmes de l'histoire se doivent d'être présents. Et ici, on peut dire adieu à la télépathie, le contrôle des cerveaux par le WICKED et l'énigme des murs qui bougent. Et tout ça avait une importance capitale dans le déroulement de l'histoire, et sur les tomes suivants. Pire, le tout est hyper propre, presque clinique. Dashner débutait son roman comme une énième histoire jeunesse mais incorporait rapidement les éléments trash, choquants et sans concession qui amènerait son œuvre à devenir adulte, noir, anxiogène et ultra pessimiste dans son ensemble. Là, les morts restent plus subjectives qu’autre chose, la Transformation a été lissée parce que voir un ado souffrir le martyr au ciné aurait valu classification Mature au métrage (et adieu le public familial) et les Griffeurs ne sont plus ces horreurs qui déchiquètent dans tout les sens avec leurs divers instruments de boucheries. Et la vison éphémère d'un Fondu laisse suggérer que les effets physiques de La Braise sur le corps aura aussi droit à son petit nettoyage de printemps.
Je leur souhaite bien du courage pour la transposition des tomes suivants qui ne lésinent pas sur les séquences chocs, l'ambiance horrifique et les nombreuses souffrances auxquels sont confrontés les héros. Nul doute qu'ils vont se démerder pour faire un truc familial de bout en bout. Et j'en ai mal rien que d'y penser.