Jours de tonnerre

Pour son onzième film, James Mangold quitte Logan et l'écurie Marvel pour reprendre le projet de Joseph Kosinski et s'intéresser à la confrontation entre Henry Ford II et Enzo Ferrari lors des 24h du Mans en 1966 où les deux magnats de l'automobile se sont lancés le défi de remporter la fameuse course pour laver leur mutuel affront. Plus centré sur les deux hommes qui construiront et conduiront respectivement le bolide capable de détrôner la firme italienne, Le Mans 66 est un biopic intéressant mais qui ne marquera pas les esprits...

Pourtant, tout était prédisposé pour faire du film un petit bijou : un sujet passionnant, un casting en or, un réalisateur confirmé, de gros moyens... Mais la sauce ne prend que trop peu et le long-métrage peine à nous faire concrètement vibrer. Que ce soit les courses manquant cruellement de punch et de maîtrise, l'inefficace musique de Marco Beltrami (accompagnée ponctuellement de chansons des sixties redondantes), l'intrigue finalement mal rythmée ou les acteurs tout en retenue : si Christian Bale reste comme d'habitude survolté, on reprochera à Matt Damon d'être incroyablement transparent et par conséquent remplaçable tandis que Jon Bernthal s'avère bigrement sous-exploité.

Jamais ennuyeux et constamment intéressant, Le Mans 66 n'arrive hélas pas à s'imposer, la faute peut-être à une inégalité des rôles et à un manque flagrant de panache (courses auto comprises), d'humour et d'émotions. Mangold livre ainsi un film académique, certes attractif sur le papier mais dont on ne saisit quasiment jamais la portée humaine, l'affrontement entre Ford et Ferrari n'étant finalement pas très mis en avant tandis que la fameuse course finale du titre s'avère brouillonne et peu épique, le metteur en scène peinant à faire transparaitre une réelle tension et un suspense palpable. Un biopic à moitié raté donc et un film mineur pour l'ensemble du cast.