Jean-Luc Godard n'a pas une réputation de réalisateur facile à appréhender, c'est pourquoi j'avais quelques réserves avant de voir Le Mépris. J'en ressort parfaitement convaincu de sa place dans l'histoire du cinéma.


Le réalisateur démarre son film lentement, nous laissant nous imprégner de son ambiance, de cette relation de couple qui va finir par voler en éclats. Il y a donc énormément de plans séquence, avec parfois quelques mouvements de caméra nonchalants. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cela n'handicape pas du tout les acteurs, qui jouent toutes leurs scènes avec beaucoup de naturel. Bardot sait faire la moue et le montre, et cela passe comme une lettre à la Poste tant son personnage semble avoir été écrit pour elle. De plus, les remarques assassines qu'elle envoie régulièrement à son mari sont particulièrement osées pour l'époque (1963 je rappelle) et sont souvent jubilatoires.


De manière globale le film entier est remarquablement bien dialogué, chaque phrase arrive au bon moment, de la bonne manière. La réalisation se hisse au niveau de l'écriture. On voit clairement que chaque plan a été pensé dans ses moindres détails et que Godard ne laisse rien au hasard. J'ai en tête un plan séquence qui offre une nouvelle idée à chaque fois que la caméra se déplace, cela relève du génie !


Il subsiste quelques points négatifs : le troisième quart du film est redondant dans son déroulement, et ce sentiment est renforcé par l'abus de la fameuse musique du film. Elle revient quasiment à chaque scène et finit par fatiguer. Le son est quant à lui assez médiocre. On entend mal certains mots et il y a parfois des parasites (voiture qui passe, ...). Vu la maîtrise du reste de l’œuvre, je me doute bien que c'est volontaire de la part du réalisateur, mais je trouve que cela dessert le film plus qu'autre chose. Tant pis.


A la fin de la projection, on ne peut que se rendre à l'évidence que Jean-Luc Godard maîtrise le langage cinématographique et qu'il a signé avec Le Mépris un long-métrage monumental.

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le 13 janv. 2015

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