Charlie s'apprête à entrer au lycée. Il est heureux d'en avoir terminé avec le collège, période qu'il a très mal vécue. Pourtant, le lycée commence plus mal encore. Timide, réservé, Charlie subit avec résignation les brimades cruelles des plus imbéciles. Sa solitude est absolue et son vœu le plus cher serait de se trouver un ami.

Il en trouvera deux : Patrick et sa demi-soeur Sam, deux grands de terminale, marginaux comme lui. Patrick est homosexuel et est fréquemment moqué pour cela. Mais fanfaron, il tient tête, fait front et puise sa force dans la grande complicité qu'il partage avec sa soeur. Sam, quant à elle, a eu une enfance difficile : si belle que les hommes l'ont toujours désirée, et souvent prise contre son gré dès son plus jeune âge. Charlie tombe immédiatement amoureux de cet ange tombé du ciel.

Charlie intègre immédiatement leur petit groupe d'amis. Intelligent, cultivé, sensible, généreux, il devient rapidement un membre apprécié de la bande. Patrick, en lui, a trouvé un ami fidèle et sincère, un ami qui sait écouter et garder pour lui les confidences. Un ami qui ne juge pas, ce qui pour lui se révèle précieux. Sam, bien qu'en couple, n'est pas insensible au charme de son nouvel ami. Pour Charlie, cette relation est à la fois magnifique et terriblement frustrante : il donnerait tout pour sortir avec elle.

Les semaines puis les mois défilent. La narration et de courts flash-backs dévoilent peu à peu les visions, les hallucinations dont souffre Charlie. Son enfance paraît entachée de drames qui expliquent son mal-être. Charlie en a bavé. Et c'est probablement ce qui le rapproche peu à peu de la merveilleuse Sam...

Ce film est pour moi une révélation. D'une justesse absolue, servi par trois acteurs bouleversants de vérité. Stephen Chbosky décrit magnifiquement la sortie de l'adolescente, cette entrée difficile dans le monde adulte. Les rêves infinis de ces jeunes tiraillés par leurs hormones en effervescence. Rêves d'études, de gloire. Rêve d'amour et de sexe. Ceux qui abordent les filles sans difficulté et dont on a tous envié l'incroyable assurance. Ceux, plus nombreux et dont nous faisions partie, qui étaient terrorisés à la seule idée d'adresser la parole à la plus belle fille de la classe, celle qu'on se contentait d'admirer et d'adorer à distance.

Ce sont ces filles "Cinq étoiles" qu'incarne la belle Emma Watson, alias Sam. Celle dont tous les jeunes sont amoureux. Celle qu'on aimerait serrer dans nos bras, celle qu'on aurait aimé embrasser. Celle qu'on a jamais eu le courage d'aborder. Cette période du lycée qui a été le théâtre de nos réussites et de nos actes manqués. Période que nous aimerions revivre pour changer deux ou trois choses, pour oser ce que nous n'avons pas oser, pour retirer une parole malheureuse, ou au contraire prononcer celle qui n'a pas réussi à franchir la barrière de nos lèvres et qui aurait dû être dite.

Le monde de Charlie, c'est un film magnifique, à la BO envoûtante, touchant mais sans sensiblerie qui m'a replonger dans une époque ingrate mais ô combien magique. Séquence nostalgie.
BibliOrnitho
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le 1 déc. 2014

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