Le Pari par Alligator

Dans la filmographie des Inconnus, il y a cette incongruité : un premier film où ils ne sont que deux, Bernard Campan et Didier Bourdon. Cette fois-ci, c’est Pascal Légitimus qui était pris ailleurs. Le ton du film, certaines scènes, certains dialogues ne laissent guère de doutes sur l’humour franc des Inconnus. A la réalisation comme au scénario, la présence des deux loustics assurent la pérennité de cette marque de fabrique des Inconnus.

L’histoire fait songer également au film “Les trois frères” dans sa structure, la déchéance de deux personnages d’abord antagonistes et qui trouvent dans leur descente aux enfers communes des raisons de développer une franche solidarité.

Le postulat de départ, l’arrêt de la cigarette, est un sujet ô combien à la mode depuis les années 90/00 et constitue un fond très riche de gags en tout genre. Le film y puise abondamment, dans le réalisme comme dans l’absurde.

La réalisation est assez sèche, sans grande qualité technique à vrai dire, mais peu importe. Elle prend une allure brute, presque bricolée et s’ajuste bien à la dégringolade des deux anti-héros, une sorte d’anti-réalisation en somme. Elle appuie le sentiment empathique du public devant la détresse émouvante de deux hommes qui perdent tout. Peut-être pourrait-on juste trouver le rythme parfois un poil trop mollasson? Notamment entre les scènes.

Pourtant, les acteurs réussissent à maintenir une cadence dans les échanges. On peut apprécier l’apport des acteurs secondaires, que ce soit dans la justesse, le tempo ou la folie clownesque.

Les deux actrices Isabel Otero et Isabelle Ferron sont toutes deux au diapason, très justes.
Chevallier et Laspalès font une courte et néanmoins succulente apparition, toute en excentricité tellement proche de leur univers comique.

Sans être un grand film, “Le Pari” est une comédie plutôt sympathique qui se laisse voir.
captures et trombi