Si Le Petit Spirou agace rapidement, c’est en raison de son incapacité à quitter la vignette de bande dessinée pour accéder à la scène, à la séquence de plus de deux secondes, changeant une attention portée au dynamisme d’ensemble – réalisation alerte, montage nerveux – en épilepsie programmée qui jamais ne s’arrête, écrase situations et personnages sous une course de vitesse épuisante. Non que les acteurs ne soient pas au rendez-vous : le casting séduit, à commencer par Pierre Richard, François Damiens et Philippe Katerine. Mais leur folie reste illustrative, figurative, artificielle, fait du sur-place. On n’y croit pas, et ce n’est pas le scénario poussif qui aidera à faire passer la pilule. En outre, la sexualisation galopante des jeunes personnages s’avère si exagérée, si appuyée par le film, qu’elle en devient déplacée, sinon grossière : des mots, des expressions, des phrases impropres dans la bouche d’enfants, qui émanent davantage d’un regard erroné porté sur l’enfance. À éviter.