l'absolu indigeste de la comédie Française
Je pourrais commencer par dire que la comédie française c'est pas mon truc ; mais ça nous voudrait rien dire vu que ce n'est plus le truc de personne, si ce n'est de quelques rares résistants où bornés. Pourtant le prénom s'annonçait comme quelque chose de plus sympathique qu'à l'ordinaire ; peut-être est-ce grâce à l'absence de Danny Boon ; ce qui rend n'importe quel film peut-être plus sympathique... Je m'interroge.
Bref, le prénom commence pas si mal ; on a compris ce qui faisait l'originalité d'Amélie Poulain et on reprend. Certes c'était il y a 10 ans... Et c'est un peu mal conduit... Bon d'accord ; passons à la suite.
Tout le débat sur le prénom m'enchante. Et tout le film aurait pu ou dû tourner autours de cela. Le personnage de Bruel est fantastique dans son rôle jusqu'au dévoilement de la farce. Dès lors, le film s'écroule en se contentant de faire s'engueuler les différents protagonistes. Celui qui aura évité son repas de famille du dimanche soir pour se taper un bon film chez soi est maudit.
Dès lors qu'on sort du prénom, le film manque vraiment d'intérêt. Les chamailleries semblent idiotes ; on ne sait pas expliquer la réaction des personnages si ce n'est pour faire avancer de manière poussive le scénario. C'est dommage d'ailleurs puisque Bruel s'en sort finalement mieux que ce que l'on pouvait penser, certes en usant souvent de sa gueule et Guillaume de Tonquédec est excellent avec sa caboche de poupon trop vite grandi. D'ailleurs le film lui réserve (à lui comme à nous) une mauvaise surprise tant on est à court de bonnes idées de scénario.
En 1963 on avait déjà droit à ce type de comédies avec les tontons flingueurs qui faisaient mieux et qui attaquaient l'humour sous un angle beaucoup plus fun. Plus proche, en 96, c'était un air de famille où on passait la soirée à s'engueuler mais où on parvenait à nous flanquer des personnages bien moins antipathiques. Même le dîner de con parvenait à faire mieux que le prénom avec moins. Voir une aussi bonne moyenne à un film aussi vide, c'est tout de même le signal que la comédie Française souffre ; à telle point qu'on commence peut-être par en avoir un peu pitié. Et pour ceux qui ne seraient pas d'accord, j'accepte volontiers un repas où on pourra s'engueuler autours du sujet, à condition qu'il y ait du canard.