Bof. Il est chiant ce film.
C'est dommage parce que Godard est un sacré personnage. Mais Haz...machin... n'a rien à raconter. Il tourne en rond. Accumule des scènes. On comprend très vite ce qu'il a à dire de Godard, on se demande où il va nous emmener avec ce personnage... nulle part en fait ! C'est très pauvre. Et les dialogues, et la manière de raconter font que le moindre événement laisse indifférent. Peut-être parce que Hazmachin veut faire du Godard. Sauf que ça ne colle pas. La seule fois où Hazmachin a pu faire quelque chose de proche à du Godard, c'est avec "La classe Américaine". Pour le reste, les auteurs divergent. Et toutes les tentatives de faire quelque chose de remuant tombent à l'eau. Même quand Hazmachin essaie de casser le mur, de faire de l'humour méta, ça tombe à l'eau. Son discours sur les auteurs, ça aurait pu être marrant si Hazmachin le pensait aussi, mais on sent bien que ce n'est qu'une boutade insignifiante. En fait, on ne sent pas l'auteur proche du personnage, il y a comme une barrière. D'ailleurs sur la fin, le personnage féminin prend un peu le dessus... mais même son traitement reste assez superficiel. Et on s'emmerde donc toujours. C'est triste vu les situations présentées d'en tirer si peu de jus. Et j'insiste, chaque occasion de faire son rebelle, de vouloir se montrer différent (comme les acteurs à poil pendant que leurs personnages parlent de la pertinence de tourner à poil), ce n'est jamais drôle, c'est faussement pédant... c'est idiot. C'est un scénario qui manque beaucoup de maturité je trouve, non pas à causes des petites blagues, mais simplement parce qu'on ne sent pas les auteurs aller à fond dans leur idée.
La mise en scène est réfléchi de la même manière que le scénario : timidement. On trouve des idées sympas, comme les textes sur les murs et tout. Mais au final on s'en fiche. C'est plus comme un détail insignifiant. Un peu comme quand quelqu'un essaie de placer sa blagues dans un groupe mais personne ne l'écoute vraiment. Parce que c'est un peu lourd et pas très pertinent par rapport au reste des conversations. Et puis j'ai pas compris ce qu'a voulu faire Hazmachin. D'un côté il essaie de jouer avec le médium en proposant des choses qui ne respectent pas l'univers cinématographique, mais en même temps, il tient à avoir une reconstitution hyper fidèle : car si on peut féliciter le bougre pour quelque chose, c'est pour sa représentation matérielle de l'époque. Ces grandes affiches, ces tags, ces vieux fours, ces meubles, ces canapés... tout ça semble issu de l'époque. Le bougre utilise même des cadrages qui rappellent l'époque. En revanche, le découpage est plus contemporain. Il est bon le découpage d'ailleurs. Les actions coulent très bien de source, il y a un bon rythme dans les mouvements de caméra, les gros plans arrivent au bon moment. Pour ça c'est impeccable. Mais tous ses petits jeux tombent à l'eau. Les acteurs sont corrects ; pas vraiment convaincu par Louis le pistonné qui est un peu fade (alors que je le trouve habituellement si bon dans les rôles de révolutionnaire bourgeois) et celle qui joue Anne n'a pas grand chose à offrir à part son cul (et encore, je ne l'apprécie que lorsqu'elle est couchée). Les seconds rôles sont pauvres mais les acteurs se débrouillent un peu mieux.
Bref, pas très intéressant ce film.