C'est une Arlésienne qui m'a expliqué le film : « Never explain, let the audience complain. »
Film intéressant, bien dirigé, les garçons sont parfaits. Seulement, manque au film un but, des enjeux définis. C’est facile de laisser croire pendant une heure trente à une future résolution, un éclaircissement, et finalement ne pas tenir ses promesses. Ça ressemble presque à un discours d’homme politique. On masque l’absence de fond, l’aveuglement, par de promesse d’un avenir meilleur auquel il faudrait croire par une sorte de méthode Coué : « La France est grande, donc elle est grande ; le chemin va être dur, mais ne compter par sur moi pour changer quoi que ce soit. » On nage dans le brouillard en nous faisant croire à un objectif, mais on sait que l’objectif n’existe pas et qu’on ne veut pas l’atteindre. On est seulement dans la prétention, le semblant, le mensonge.
Ce type de discours qui existe depuis la gloire des arracheurs de dents et des vendeurs de lotions capillaires est à nouveau à la mode dans la dramaturgie, me semble-t-il depuis Lynch, d’abord avec Twin Peaks, puis dans ses films, et très largement répandu depuis la série Lost dans laquelle chaque saison comptait son lot de promesses d’éclaircissements, sans cesse masquées par de nouveaux mystères (le directeur dramatique des comptes de campagne de la série avait fini lui-même par être totalement lost par cette profusion de faux-semblants).
Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers
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