La question d'une suite ou d'un remake à un film revient finalement souvent dans l'industrie du cinéma. Ici, Disney n'a pas réellement tranché et a souhaité pondre un métrage à mi-chemin entre les deux.


Mary Poppins débarque pour aider les enfants Banks et redonner un peu de couleurs dans la vie de leur papa, l'air de ne pas y toucher, en poussant la chansonnette et en emmenant les gamins dans différents univers bariolés. Voilà pour la partie "on réfléchit pas trop, on reprend ce qui a marché".


Les différences se situent alors dans l'époque choisie, une vingtaine d'années plus tard, en y ajoutant quelques lourdeurs scénaristiques tire-larmes ou insensées et un Bert bis qui n'a ni le charisme, ni la malice de l'original (pour tout dire, Lin-Manuel Miranda a été la source de nombreux soupirs d'exaspérations pendant ces deux heures).


Citons quelques qualités cependant : si j'ai bien apprécié la prestation de Ben Whishaw, Emily Blunt a su prolonger le personnage avec efficacité, elle campe une Mary Poppins tout à fait respectable, malgré un numéro de cabaret que j'ai trouvé un peu hors sujet. J'ai également apprécié un retour (certes court) de vrais dessins animés chez Disney, et c'était appréciable, il y avait une jolie ambiance dans ces scènes. Petite madeleine de Proust me concernant, j'ai été ému par le caméo d'une très grande dame en fin de film.


Je pourrais également m'attarder sur l'ambiance esthétique du Londres de 1935 qui m'a bien plu, et également la fidélité aux décors d'origine.


Mais alors le reste? Des chansons sans saveur aucune, un méchant qui est méchant juste parce que c'est son seul trait de caractère (je n'ai à aucun moment compris pourquoi une telle hargne), une trahison totale de la morale du premier film et la précieuse symbolique des 2 pences. Et des enfants un peu relous quand même, surtout le petit dernier.


Et au final, une créativité assez limitée quand on veut appliquer un squelette déjà établi 50 ans auparavant. J'insiste à nouveau sur le personnage de Miranda qui m'a donné l'impression d'être juste un produit discount de l'original, avec un petit sourire satisfait du plus mauvais goût en sus.


Vivement le 3.

Owl
4
Écrit par

Créée

le 29 déc. 2018

Critique lue 170 fois

1 j'aime

Owl

Écrit par

Critique lue 170 fois

1

D'autres avis sur Le Retour de Mary Poppins

Le Retour de Mary Poppins
Walter-Mouse
6

Un cœur d'enfant

En cette fin d'année 2018, Disney brûlent leur dernière cartouche en réveillant un mythe dont personne n'aurait jamais crû/demandé le retour. En ne comptant pas le biopic Dans l'Ombre de Mary, ce...

le 20 déc. 2018

41 j'aime

2

Le Retour de Mary Poppins
CastorManonLavi
3

J'ai mal à mon enfance

Ce film se veut être une suite de l’oeuvre sortie en 1964, ma critique se fera donc à l’aune de ce que j’ai pu penser et apprécier dans son aîné. Précaution d’usage, je suis extrêmement fan du...

le 29 déc. 2018

24 j'aime

2

Le Retour de Mary Poppins
Behind_the_Mask
6

Une médecine qui a un peu de mal à couler

J'avais quitté Disney à la sortie d'une séance où il s'était méchamment Cassé la gueule (et une Noisette au passage) dans Quatre Royaumes en mode small teuf. J'attendais donc qu'il termine en beauté...

le 22 déc. 2018

19 j'aime

5

Du même critique

Droit dans le soleil
Owl
9

Critique de Droit dans le soleil par Owl

Tiens, personne n'a noté ou critiqué. Allez, j'aime bien les entames dans les gâteaux, je vais me charger de ce gâteau-ci ! Bertrand Cantat nous revient après de longues années d'absence dont je ne...

Par

le 5 oct. 2013

12 j'aime

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Owl
7

Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Ok, y'a encore un mois, je regardais cette adaptation en faisant les gros yeux. Ce soir, je sors d'une avant-première où j'ai pu découvrir un film rigolo comme il faut, mais surtout blindé de...

Par

le 19 déc. 2018

10 j'aime

1

Kuzco, l'empereur mégalo
Owl
9

Critique de Kuzco, l'empereur mégalo par Owl

Tu vois, Senscritique, Kuzco, c'est un peu l'anti-Disney... Fait par Disney. Ce qui est donc encore meilleur. Kuzco, c'est un héros égoïste, égocentrique et qui ne pense qu'à lui. Oui, rien que ça...

Par

le 25 août 2011

10 j'aime

3