Une légende forgée dans l'action.

Guy Ritchie a réussi, au fil des ans, à faire preuve d'une inventivité et d'une richesse de mise en scène d'une rare exception. Arnaques, crimes et botanique amorçait déjà une démarche expressive imposante, qui s'est confirmé par la suite dans Snatch et les deux Sherlock Holmes, qui, bien que possédant de nombreux problèmes narratifs à on sens, ont réussi à affirmer un style bien trempé. Lorsque mes yeux se sont portés sur la bande annonce du Roi Arthur, j'avoue avoir eu un mouvement de recul tant je n'arrivais pas à comprendre ce qui se déroulait sous mes yeux (des éléphants, sérieusement?). Néanmoins, étant assez fan de la réalisation de Ritchie, ainsi que de l'acteur Charlie Hunnam, qui commence à avoir une carrière des plus intéressante, cela a tout de même attisé ma curiosité.
Alors, que vaut-il?
C'est à mon sens plus qu'oubliable.
Le film prend un parti historique assumé: Uther Pendragon est assassiné par son frère, qui, dans sa soif de pouvoir, organise un coup d'état à l'aide de magie noire. Par chance, Uther parvient avant de mourire a placer Arthur dans une barque, qui voguera seule avant d'arriver à Londonium, ou le bébé sera recueilli par des prostituées. Il fortifie sa personnalité dans la rue, qu'il apprend en grandissant à apprivoiser, mais surtout à exploiter. De son côté, Vortigem tente à tout prix de retrouver le garçon et utilise alors la fameuse épée d'Excalibur, que seul un descendant direct parviendra à sortir de son socle de pierre. Arthur sera amené par une suite de péripétie à récupérer l'épée, et c'est alors que la légende commence.
Comme je le disais, le film est plus qu'oubliable: les personnages ne sont pas extrêmement intéressants, hormis peut être Arthur lui-même, l'histoire est pour le moins banale est exploite à raison le schéma classique de la quête du héros.
Mais si il est oubliable, le film n'en est pas moins très intéressant et époustouflant par moment: les scènes de bataille sont dantesque à souhait, et la réalisation de Guy Ritchie s'adapte à la perfection. Des scènes soignées, rythmées, une suite de plans iconiques et "badass", voilà qui est pour le moins plaisant. L'utilisation des effets spéciaux à outrance pourrait en rebuter certains, mais à mon sens c'est ce qui fait la principale richesse du film qui mêle facilement une esthétique neuve dans un contexte moyen-âgeux. Ritchie a également réussi à créer des scènes émotionnellement fortes, ce qui n'est pas simple dans ce type de production (

).
Mais cela ne réussit pas à créer un bon film. Le scénario est décousu, ce qui amène a des moments de longueur interminables, les scènes d'action sont très aseptisé, ce qui enlève une partie du charme premier du film, et parfois le film va beaucoup trop loin, ce qui nuit à la compréhension (

).
Voilà pourquoi je trouve que ce film est oubliable. C'est dommage puisque s'il les idées avaient été mieux exploiter, les personnages mieux construits, et si le film ne s'embourbait pas dans ses idées, il aurait fait partie de mes films de divertissement favoris.
Néanmoins, j'ai passé un moment agréable donc: Merci Guy Ritchie pour ce film.