Le Sixième Sens par Alligator
août 2011:
Un bon petit film de Michael Mann, période I, avec les éléments caractéristiques du cinéaste sur le plan esthétique, ces cadrages fixes où les personnages occupent différents espaces donnant aux plans des allures parfois picturales très modernes, ces couleurs vives exagérément poussées, dans les bleus métalliques, ces cieux rougeoyants, violacés, entre chien et loup, ces effets miroirs dans des glaces mouillées, ces personnages de dos discutant devant l'immensité d'un océan ou devant les ténèbres de la nuit.
Ajoutons à cela une musique électronique, synthétique ponctuée d'élans pop très datés années 80 et vous obtenez un objet au style de suite identifiable à son auteur.
Une sorte de sécheresse dans la conduite du récit avec de nombreuses séquences presque muettes m'a paru nourrir l'appréhension du spectateur vis à vis d'une histoire prompte à susciter un solide suspense.
Néanmoins, n'étant pas personnellement très friand de ces histoires de tueur en série, je n'ai pas pris autant de plaisir qu'il se devait, je suppose. Je note que c'est souvent le cas avec les films de Michael Mann : je sirote l'invention et la finesse de la mise en image tout en demeurant à une certaine distance des personnages, peu réceptif aux enjeux. Bizarre.