Scandale absolu à sa sortie (d'où une interdiction aux moins de 18 ans en salles), Le souffle au cœur reste en fin de compte un film plutôt gentil alors que je m'attendais à quelque chose de bien plus sulfureux.
Dans la bourgeoisie dijonnaise, un garçon qui vient d'avoir ses 15 ans s'intéresse à quelque chose de tout à fait courant à cet âge ; le sexe. Poussé par ses deux frères ainés, il va être invité à être dépucelé par une prostituée, à embrasser des filles de son âge, mais il va se rendre qu'il a un désir ... pour sa mère !
Cette femme, jouée par l'excellente Léa Massari, est au foyer, et son apparence enjouée cache en fait une grande solitude, car son mari est occupé par son travail. Mais ça ne l'empêche pas de vivre sa vie comme elle l'entend, de tromper son homme avec d'autres.
En fait, je pense que le film est assez particulier, de par sa construction, et du fait que l'inceste que l'on redoute a l'intelligence d'arriver très tardivement dans l'histoire, et c'est filmé de manière pudique. C'est plus l'évolution sentimentale, et sexuelle de ce garçon, Jérôme, que l'on suit en fait.
D'ailleurs, le signe du rapprochement entre lui et sa mère se situe au niveau de la santé du premier qui se dégrade avec un souffle au cœur qui va le mener en cure.
On peut voir en cette mère une sorte de sainte, qui coucherait avec son fils comme une dernière volonté. Mais j'avoue que je ne sais pas trop quoi penser, car il y a un acte sexuel, mais qui est consommé comme un cadeau qu’offrirait une mère à son enfant.
Louis Malle fait le choix de ne pas trancher réellement sur la question, mais le grand mérite du film est qu'il ne parait pas sordide, amoral sans doute, mais qui a l'air d'être le libre arbitre des deux partenaires. Il y a quand même une grande qualité d'interprétation, avec en plus Michael Lonsdale (en curé) ainsi que Daniel Gélin et le trio de jeunes garçons.
Je comprends que le film puisse rebuter, mais ça reste un joli film, vraiment particulier tout de même.