Allô Maman Arlo

Pixar comment tu m'as fait chui pas beau !

Et sapristi de oui qu'il est moche le chara-design d'Arlo et de sa famille. À croire qu'il se sont inspirés des vieux dinosaures en plastique mou made in China, qu'un enfant sur sept a eu pour son 5ème anniversaire. Cependant, là où Le voyage d'Arlo est surtout moche, c'est qu'il n'a aucune originalité et aucune ambition.

L'introduction était pourtant aussi bâclée que prometteuse. Une météorite, ou plutôt la météorite, approche dangereusement vers la terre, mais ne l’effleure finalement qu'à peine, et nous permet d'avoir une proposition d'univers parallèle où les dinosaures n'ont pas connu l'extinction à cause de ladite météorite. Les hommes ne restent donc qu'une espèce dominée, et les dinosaures les prépondérants de la Terre. Il y a un matière à faire un film de fou n'est-ce pas ? Eh bah tu peux allez te faire foutre avec tes attentes.

Car si la filiation des espèces entre notre société actuelle et ce monde fictif est aussi drôle qu'intéressante avec nos deux protagonistes, ça n'en reste pas moins fainéant. L'allégorie de l'homme et de son chien est bonne, surtout dans le contexte où le petit homme est a la place du chien, mais c'est très limité, et il n'y a aucun trait original qui diffère de notre monde. Alors que le contexte du film s'y prêtait, car n'a absolument rien à voir avec le notre... C'est d'autant plus dommage, que cette rare idée d'allégorie se montre et se perd suivant les rencontres, suivant ce qu'arrange l'histoire. C'est incohérent et d'autant plus regrettable, car les personnages secondaires n'ont pas grand intérêt.

Le principal problème de ce film d'animation, c'est qu'il n'a aucune personnalité. Il reprend ce schéma de merde éternel qui consiste d'aller d'un point A à un point B pour un voyage initiatique sans grand enjeu, si ce n'est celui de voir un chialeur en ressortir grandit et être en harmonie avec soi-même et celui qui l'embête. Bordel de merde. Il faut savoir que les scénaristes ont travaillé des années pour trouver une fin convenable. Il leur a fallut des années pour trouver une fin bidon prévisible ! Comme si que ce n'était pas évident et facile de penser à celle-ci dans la mesure où mes deux protagonistes sont différents mais s'apprécient petit à petit. Bordel de merde le retour.

Le pire, niveau personnalité, c'est qu'il s'inspire de tout. Pas de quoi polémiquer là-dessus, tout est flagrant. Du trio de Vélociraptors à la mort du papa, on peut dire merci Le Roi Lion et Simba peut s'abstenir de dire merci à Arlo pour la pipe pourrie, celle avec les dents. Car par exemple, la mort du père est gâché comme pas permis avec cette transition nette, qui foire toute l'émotion. À quoi bon ? Faut-il faire une leçon ?

Par exemple au lieu de couper, tu montres le père qui disparaît au loin en poussant des cris noyés. Tu fais un effet comme si c'était la vision d'Arlo à travers un de ses yeux. Tu fais un travelling arrière, de son œil à lui, où tu le découvres choqué, tétanisé par le résultat de ses incapacités. Avec en fond la montagne, un chemin qui monte pour le symbolisme.

Voilà.

Puis entre la catastrophe qui sera symbolisée par un monstre (coucou James et la pêche géante) et les nombreuses incohérences (coucou je te donne des fruits mais on se déteste, c'est instinctif), il n'y a pas trente-six excuses à trouver. Le voyage d'Arlo est un film d'animation jolie et mignon, mais bidon, vraiment destiné pour les enfants, qui eux, peuvent trouver leur compte dans ce produit à recette sans la moindre imagination ou ambition.

Il marche tout seul le long d'la ligne du film
Dans sa tête y a pas d'authentisme
J'donne des coups d'pied dans une p'tite boîte sans chair
Dans ma tête y a rien à faire
J'suis mal près d'Spot, je suis mal près d'Arlo
Peut-être un film trop gobe-calot.