Les étoiles ne devraient pas briller de mille feux
Ce n'est pas tant le court de Méliès que je juge, impressionnant de technique et de puissance imaginative pour l'époque, mais surtout sa restauration toute en couleur et drapée des arrangements musicaux de Air. Pour ce dernier, je ne vois globalement pas grand-chose à reprocher, si ce n'est quelques « phrases » qui gâchent le plaisir de la découverte en annonçant trop vite la couleur de la scène en cours. Je ne peux pas en dire autant de la couleur cracra, baveuse sûrement à raison, mais dont je ne comprends pas l'intérêt, séparant le premier plan du reste de l'image. Un objet coloré par-ci, une compagnie colorée par là... Arbitrairement, pour mettre en valeur ce qui paraît le plus important... Ca pourrait être une bonne idée, mais j'aurais largement préféré revoir la copie revue et corrigée sans les grosses marques rouges du correcteur.
Non content de retranscrire à l'écran les rêves les plus fous de l'homme, Méliès n'occulte pas la comédie et fait de cette conquête de l'espace une fourberie fantasque de boulevard en place d'un réquisitoire fastidieux contre les progrès de la Science.
16 minutes en étoile filante, drôles et belles, qui pêchent dans le cas présent à gagner en valeur ajoutée.