Revenant sur le thème de l'aviation (déjà illustré dans Porco Rosso) qui est cher à Miyazaki, Le Vent se lève - Kaze tachinu est son ultime film du réalisateur, se laissant aller une retraite bien méritée. Retraçant l'histoire vraie de Jirō Horikoshi, nous nous attardons sur sa passion invétérée pour les avions et sa femme, seulement il devra choisir entre les deux à un moment décisif de sa vie.
Triste ombre dans ce tableau pourtant si beau, illuminé par un sens de l’image toujours magnifique : la magie m'ayant charmé dans les précédents films du cinéaste n'est plus, l'aventure se voulant plus terre-à-terre (au grand désarroi de Miyazaki qui s'obstine à mettre en scène des rêves hallucinés). Cette œuvre alors dépourvue des grands délires fantasmagoriques, je ne me suis plus senti touché par l’histoire comme je l’étais auparavant. C’est dans ses exagérations enfantines que le cinéaste a toujours su m’emporter, au profit d’une aventure assez souvent folle et inimaginable nous sortant de notre quotidien. J’allais voir du Miyazaki pour rêver, m’envoler, je me suis plus senti écrasé, le personnage principal m’ayant d’autant plus agacé de par son égoïsme. Par ailleurs, je n’ai pas trouvé Hisaishi au mieux de sa forme. Nous pourrons cependant apprécier la retenue du film, ne virant jamais dans le pathos.
C’est dans une demi-teinte pour moi que Miyazaki partira, nous laissant avec une œuvre bouleversante néanmoins en déca de son œuvre entière, mais peut-être logique à la vue de son départ, ce grand illuminé ne pouvant nous dire adieu que dans un souffle paisible.