Le Vent se lève
7.3
Le Vent se lève

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2013)

Après avoir vu une seconde fois le film plus d'un an après sa sortie, j'admets que Miyazaki termine sa carrière sur un véritable chef-d'oeuvre.
Tout dans ce film le présente comme son ultime film, qui est surement le plus personnel qu'il a pu faire.



Une magie plus nuancée



J'avais apprécié la première fois, et reconnaissais une vraie qualité scénaristique et visuelle, mais je m'étais peut-être pas rendu compte de son impact.
Il est vrai que tout ses films (9 sur 10) présentent un élément de fantaisie de manière explicite à travers une nature surpuissante, des magies et des sorciers, des mondes imaginaires, ici c'est la première fois on va dire que la magie transparait dans le film de manière implicite avec les rêves de Jiro seulement comme élément fantastique. C'est son premier (et dernier) film où tout est extrêmement réaliste, et je dois dire que même si je préfère le voir dans le fantastique, il a parfaitement eu raison de ne pas le refaire pour montrer tout l'étendu de son talent et de son intelligence à travers ses oeuvres.

Son testament



On ressent vraiment une autobiographie sincère de Miyazaki dans son film quant à la façon dont il représente sa culture, l'histoire de son pays et les crises qu'il a enduré autour de la guerre, ou encore au séisme de Kanto qui causa d'énormes dégâts au peuple japonais (qui est d'ailleurs l'un des plus beaux passages que Miyazaki a dessiné dans ce film).


Pour ce film testamentaire, il présente d'autant plus ce qu'il aime par dessus tout en dehors de l'animation : la magie du vent mélangé à l'intensité du monde de l'aviation. On a toujours vu dans ces films un minimum d'allégories en lien avec la nature, le vent et la puissance des airs avec des machines ou des outils permettants de voler (notamment dans Nausicaa, Totoro, Kiki, Le château dans le ciel, Le château ambulant, et particulièrement dans Porco Rosso). Il montre ainsi de façon très majestueuse l'autre rêve qu'il aurait voulu réaliser : construire et maîtriser des avions. On ressent vraiment tout l'amour et le respect qu'il a pour ces machines en retraçant l'histoire de l'ingénieur en aéronautique Jiro Horikoshi, on sent qu'il s'est vraiment documenté et inspiré de sa vie pour en faire un film très poétique dans le domaine de l'aéronautique. On le voit à travers ses magnifiques dessins d'appareils et les sons qu'il a incorporé quand ils démarrent, quand ils décollent (ou même quand ils s'écrasent), le moindre son et bruit de machine est réfléchit et travaillé.


Autre fait qui peut présenter la métaphore de la conclusion et la fin de sa carrière, à travers les rêves réunissant Jiro et Caproni. Ce dernier explique qu'il a apprécié réellement 10 ans de sa carrière avant d'arrêter son travail, à travers ses discours, on comprend les émotions et ressentis quant à la perception de Miyazaki sur son propre parcours depuis plus de 30 ans.

En conclusion



Pour terminer, je trouve aussi ce film très beau d'un point de vue scénaristique (et visuelle je suis très impressionné par les dessins et couleurs dans ce dernier film), je crois même que c'est le mieux réalisé et le mieux écrit parmi ses 10 longs-métrages.
En deux heures des passages peuvent paraitre longs, certes, mais chacun semblent nécessaires et intéressants pour s'intéresser à la vie complète de Jiro passant de la petite enfance, à ses études dans l'aviation qui concentre plus de 40 minutes lors de la première heure, avant de faire une pause d'un point de vue plus personnel pour voir une autre facette de héros tombant amoureux pour la première fois. Ainsi en dehors de l'aviation, les relations amoureuses, les peurs de la tuberculose, la vie en elle-même sont symboliques dans ce long-métrage.


Tous ces éléments font qu'en l'ayant vue une deuxième fois, ce n'est pas mon film préféré dans l'univers de Miyazaki mais je le reconnais et le ressent peut-être comme son plus aboutit et son plus réfléchit. Surement son oeuvre la plus accomplie.


Une critique plus approfondie sur mon blog
https://cineserielescritiquesdekaspi.wordpress.com/2016/02/07/hayao-miyazaki-seleve/

Kaspi94
8
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Créée

le 26 avr. 2015

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Kaspi94

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