Des avions qui ne tournent pas rond
Parmi tous les Miyazaki, ce n'est pas le meilleur. Après Porco Rosso et Princesse Mononoke, ce film est assez mou à différents niveaux.
Une particularité du film est à noter, c'est un des seuls films de Miyazaki aussi réaliste. Le contexte de l'histoire : le Japon des années 30 et la construction des avions de guerre.
On n'est pas déçus par les qualités techniques du film : les belles images, la musique (Jō Hisaishi), l'ambiance un peu onirique au début du film mais qu'on retrouve assez peu par ailleurs, et enfin l'imaginaire autour des avions mais qu'on avait déjà dans Porco Rosso et qui était alors beaucoup mieux traité.
On a du mal à comprendre où le scénario mène :
- une histoire d'amour pas très originale et prenant une place démesurée, impliquant une abnégation féminine ;
- un personnage masculin central (Jiro) plutôt antipathique (un héro ambigu), qui semble être un type dont on pardonne toutes les erreurs parce qu'il est bien "gentil" (répété à longueur de temps dans le film). Toutefois, il semble être présenté de manière assez nuancée : on voit bien qu'en dessous du "sauveur" et du modèle de réussite, il y a l'individualiste égoïste.
- une quasi-absence d'enjeux dramatiques : où sont nos émotions, où passe la réflexion ?
D'autres remarques :
- Les ellipses temporelles ne sont pas très marquées
- Les personnages ne sont pas attachants : et l'empathie ? Cela implique également une certaine mise à distance par rapport à eux, ce qui a des conséquences négatives sur le sentiment d'immersion.
- Les personnages féminins sont assez pauvres, surtout Nahoko. La sœur du héro est médecin mais n'est pas très présente dans le film. On est loin des personnages de San, Chihiro, Dame Eboshi ou encore Gina…
- Il y a un certain mélange des genres : biopic, historique, romance.