Hayao a perdu sa magie

Quelle ne fut ma déception lors de la fin de la séance du tout dernier film d'animation de Miyazaki. Je suis un grand fan de son œuvre, Chihiro et Totoro sont mes deux films d'animation préférées (devant n'importe quel Disney).

Et pourtant Le vent se lève est un échec. Jamais je ne suis rentré dans ce film. Myazaki n'est pas parvenu à me faire rêver comme il l'a fait à chaque fois, j'ai même trouvé le temps long par moment. La faute à plusieurs choses.

Tout d'abord le héros est totalement raté. Il n'a aucune profondeur, un charisme très léger et surtout on ne ressent aucune empathie pour lui. Il est le parfait reflet du travail japonais : on travaille tout le temps et on ne profite pas vraiment de la vie.

J'ai eu l'impression de voir une reconstitution historique limite chiante. Les scènes s'enchainent parfois sans cohérence ou pertinence, on ne comprend pas où Myazaki veut nous emmener. Et que dire de ces scènes de rêve avec l'italien qui plombent le rythme plus qu'autre chose ? Bon ça a le mérite de montrer l'inspiration et la motivation du héros mais encore une fois ça aurait pu être mieux fait.

Par contre j'ai apprécié cette sensation de vouloir progresser, de vouloir aller de l'avant. Les rêves du héros tout comme sa fiancée sont des véritables locomotives pour son travail. D'ailleurs on passe beaucoup de temps dans des trains, signe qu'il faut toujours avancer sans vraiment regarder derrière soi.

En fait Myazaki pour son dernier film prend son public à revers. Là où d'habitude il est question de fantaisie et de rêve, l'artiste traite ici de l'égoïsme et des erreurs commises par son pays. Je n'ai vraiment pas apprécié.

On reprochera également des personnages secondaires assez superficiels. Même la fiancée reste unidimensionnelle alors qu'elle aurait pu apporter plus. De même les thématiques abordées le sont trop succinctement : la guerre, la faim, la misère, etc.

Même les thèmes musicaux, d'habitude géniaux grâce à Joe Hisaichi, sont fades ou banales. Et je sais bien que Myazaki est fan d'aviation mais là je suis arrivé à saturation et je me fichais un peu de l'histoire.

Il manque un peu de tout dans ce film pour qu'il soit réussi.

Néanmoins il possède quelques qualités : une animation remarquable, c'est toujours aussi épuré et joli.

Et surtout toute la partie à l'hôtel où j'ai retrouvé ce qui me plaisait chez Myazaki. C'est simple, limite innocent, rafraichissant. La relation entre le héros et sa fiancée est la (seule) vraie force de ce film. On peut s'aimer et s'amuser de choses simples. Un avion en papier suffit...

Je trouve la fin du film assez triste, le héros a certes réussi professionnellement mais est passé à côté des choses essentielles de la vie. Merci Hayao de me confirmer que le travail ne sera jamais ma priorité dans la vie !