Le Vent se lève
7.3
Le Vent se lève

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2013)

Je ne sais pas si le meilleur moment pour écrire une critique est à chaud ou à froid mais enfin, je sors de la salle et le film m'a donné envie de parler de lui.

Je ne pense pas présenter le réalisateur (Hayao Miyazaki donc) à qui que ce soit, à vrai dire, c'est certainement toi qui le connais le mieux. Personnellement je n'ai eu l'occasion de voir que peu de films de ce grand homme qui a tout de même fait rêver nombre de mes camarades. Dans mes souvenirs se dresse Totoro que j'ai vu à trois heures du matin avec des amis dans un état de fatigue trop avancé pour me souvenir de grand chose... Et sinon le Château Ambulant me semble-t-il et le Voyage de Chihiro. C'est tout.

Et je ne crois pas que ce soit particulièrement important de toute façon.

Peut-être devrais préciser que les publicités de début de séance m'ont laissé découvrir avec effrois qu'un nouveau film d'animation Tarzan était à venir... Le monde va mal. En revanche, ça permet de devenir beaucoup plus tolérant avec quoique ce soit qui puisse faire oublier cette vision tragique.
Ah et j'ajoute qu'il s'est tourné un film sur Mary Poppins, qui semble graviter autours de la conception de ce film dans les studio Disney, un truc comme ça. J'ai une aversion profonde pour ces studios depuis longtemps, mais les regarder gratter les fonds de tiroirs de la sorte me fait beaucoup rire. Bientôt un film pour raconter l'ascension de Mowgli au poste de trader après sa réinsertion à la ville?


Le vent se lève, il faut tenter de vivre.

A la sortie du film, je suis heureux de ce que je viens de voir! Je me dis que finalement, c'est une belle façon de terminer sa carrière. Miyazaki ne sort pas par la grande porte non, et ce n'est pas ce que je lui demande. C'est une porte normale, moyenne, qui donnerait dans une maison de retraité, chaleureuse avec des albums de photo souvenir un peu partout, une odeur de tabac à pipe et une cheminée.
C'est un peu comme ça que j'en sors, nostalgique d'une époque que je n'ai pas connue, il y a des boulons, des machines à vapeur, qui font du bruit aussi, on amène des avions sur une piste en le tirant avec des bœufs, tout le monde fume, on s'attend sur les quais de gare, il y a les prairies nippones, c'est la guerre, les gens chantent au piano dans des salles d’hôtel, on vit des histoires d'amour qui ne veulent peut-être pas dire grand chose aujourd'hui mais qui me parlent... Certainement parce que je l'idéalise vu que je ne l'ai jamais connue, mais cette époque me laisse toujours nostalgique.

J'ai aimé voir des dessins à la main, un héros qui n'a finalement pas de charisme particulier, une amoureuse mignonne comme tout mais aussi sans charisme autre que celui d'être ordinaire. Voilà, des gens ordinaires j'aime voir ça! J'aime suivre des gens dans une époque en crise avec tout ce monde qui se précipite aux banques quand il y a une faillite, suivre un ingénieur qui veut vivre son rêve de fabriquer des avions tout en sachant très bien qu'ils sont employés à des fins militaires par derrière... Bien sûr j'ai été agacé de voir un type ordinairement égoïste aussi, mais finalement, je ne peux pas lui reprocher d'être assez commun et fidèle à son époque... J'apprécie de voir un film qui ne s'attarde pas à critiquer n'importe quoi ou tomber dans le manichéisme qu'on peut connaître à un peu tout ce qui se fait tout le temps partout. Pas de bête "les nazis c'est les méchants blabla", à la limite "la guerre c'est mal", c'est ce que j'en tire à la fin de ce film (qui ne me l'apprend pas je te rassure).
Et finalement, cette question "Préfères-tu un monde avec ou sans pyramides?"

La musique était peut-être parfois un peu faiblarde mais je crois que de toute façon, c'est les moments sans musique que j'ai le plus apprécié. Non pas qu'elle soit nulle hein, mais je trouve toujours le silence impressionnant dans une salle de cinéma, quand on entend uniquement le bruit du feu, du tremblement de terre, des pas... Et la façon dont ce film le fait m'a plu.

C'est un film léger - peut-être parfois un peu trop, j'ai quand même du mal à avaler la tuberculose et la façon dont ça se termine - avec des pistes de réflexion pour ceux qui le souhaitent mais qui permet aussi à ceux qui souhaitent se laisser emmener à la contemplation d'une histoire, somme toute assez banale (ordinaire donc), de trouver largement leur compte. Comme dit plus haut, c'est pour moi une belle façon de terminer une carrière finalement. Pas d'apothéose mais ce n'est pas ce que je leur demande. Une vie se termine plus souvent dans un lit que dans un feu d'artifice final. Alors voilà, c'est une fin sereine et tranquille que je veux bien recommander.

Va le voir.

(Et dis toi que ce sera de toute façon meilleur que tout ce qui se fait outre-atlantique et dans nos contrée niveau film d'animation grand public. Et des dessins pour de vrai...)
Lantern_Paerson
7
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le 11 févr. 2014

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Lantern_Paerson

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