Un vent qui manque de souffle.
J'ai découvert Hayao Miyazaki avec "Le voyage de Chihiro" au cinéma, à une période ou les Walt Disney étaient en perte de vitesse, et Pixar commençait à s'imposer. C'était un vent de fraîcheur qui soufflait dans l'animation, j'ai fait des séances de rattrapage pour ses films précédents, une bonne initiative, son univers me touche mais je n'avais jamais remis les pieds dans une salle de cinéma pour ses films suivants, avant celui-ci, son soi-disant dernier, mais cette fois-ci, le charme n'a pas agit.
C'est difficile d'écrire une critique négative, envers un réalisateur dont les films sont une ode à la nature avec un parfum de poésie. Mais je n'ai pas été porté par son vent, ou à de rares occasions, mais sur des périodes trop courtes. Ce fût long, la voix du "héros" n'aide pas, il en émane un calme en osmose avec l'histoire, qui rend l'ensemble trop léger.
Un film trop personnel, pour me sentir concerné. Hayao Miyazaki fait un biopic sur un doux rêveur, un enfant qui veut être aviateur, mais dont sa myopie l'empêche d'accéder à ce désir, il va choisir une voie détournée en devenant ingénieur en aéronautique. Le personnage est intéressant, il est passionné, on nous rabâche souvent que c'est un homme bien et on ne peut penser le contraire, sauf qu'il est celui qui a mis au point les Zéro, ne s'opposant jamais à l'armée, se laissant porté par l'histoire, cela confère une ambiguïté, qui le rend suspect à mes yeux.Il le présente presque comme une victime, sauf qu'il a continué à concevoir des avions de chasse, et là il ne peut plus dire qu'il ne savait pas, un doux rêveur, un homme bien qui élabore des armes de destruction aérienne......
Au delà de l'histoire, le film est trop naïf, il n'y a pas vraiment de personnages en dehors du héros, sa sœur n’apparaît que trois fois et rapidement, sa mère une fois et jamais on ne verra son père et comme il n'a qu'un ami, que l'on voit aussi peu, le film tourne autour de son personnage principal avec une histoire d'amour convenu, même si elle est touchante et parfois drôle, ce n'est que furtivement.
La magie n'agit pas, surement dû à une histoire réelle, un sujet moins universel malgré la présence d'allemands et d'italiens, ce qui confirme mon point de vue, avec ses deux nations fascistes et gouvernées par Hitler et Mussolini à cette époque, les années 30. Puis Hayao Miyazaki manque d'objectivité, sa famille a travaillé avec Jiro Horikoshi, il invente l'histoire d'amour, avec une femme tuberculeuse comme sa mère, j'ai beau être naïf, mais sa tentative de réhabiliter cet homme "bien" est douteuse et me laisse un goût amer à la fin, surtout que le film est plus une brise légère, qu'un vent tourbillonnant qui m'a amené avec lui dans les airs, je suis resté les pieds sur terre, ce n'est pas ce que j'attendais de celui-ci, décevant.