Le Vent se lève
7.3
Le Vent se lève

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2013)

La mode est au Japon, aux anims et au kawaii desu.
Et la salle était comble pour l’occasion : "Le vent se lève" était sorti depuis quelques jours janvier. Certains, graves, y voyaient son film testament, d’autres espéraient rêver et s’évader une dernière fois en sa compagnie, et les petits cons à casquette aux premier rangs avaient du se planter de séance.

Seront déçus ceux qui s’attendent à un Totoro, à quelque chose de léger, bien qu’il ne faille jamais se fier à une première lecture avec Miyazaki. Il s’attaque ici à un gros morceau de l’histoire japonaise avec un oeil lucide qui lui aura valu quelques critiques.
C’est forcément très beau et tout en nuances.
On traverse le début du 20ème siècle jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale avec Jiro Horikshi, l’ingénieur du chasseur Mitsubishi A6M Zero ; Pearl Harbor, ça vous dit quelque chose ? Et bien les avions pilotés par les kamikazes, avaient été dessinés et réalisés par Jiro.

Ses rêves, sa rencontre avec la douce Nahoko et son travail acharné occupent ces deux heures, sur fond de paysages changeant au gré des années. On assiste ainsi au séisme de Kanto en 1923 (105 000 morts, 37 000 disparus), à la crise économique de 29 et au retard technologique nippon traité avec humour -un peu trop au goût de certains japonais- Puis à la guerre, la seconde, la terrible, l’absurde.

On accompagne Jiro habité par son rêve d’enfant : faire de beaux avions. Qu’ils soient instruments de mort, associés au troisième Reich allemand ou bien transporteurs, pour relier un pays à un autre.
Point de manichéisme, on est pas ici pour juger cet homme. Ça n’est pas un de ces films qui vous posent en juge, et vous font dire, quand le générique défile "ha quand même, je l’aimais pas lui, qu’est ce qu’il était empoté, moi à sa place…". On est bienveillant et en un sens, on comprend. Car sa vie, ses vies sont mêlées, et on est plus à même de saisir l’Histoire quand on le réalise. Sans tomber dans le pathos on voit l’intime et le professionnel se croiser, figurés par sa main et celle de Nahoko enlacées. Une image qui restera je crois, dans les esprits. Dans le mien en tout cas.

Bien sûr, ça peut sembler sombre décrit de la sorte, mais je vous assure que ça vaut le coup.
C’est tellement plus que ces quelques phrases.
C’est le Dernier, et selon les connaisseurs, c’est celui qui lui ressemble le plus.
Marianne_Robiduc
8

Créée

le 1 sept. 2014

Critique lue 221 fois

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