Grosse déception pour ce film dont j’espérais sincèrement un peu plus. Il peut rejoindre l’étroit panthéon des films réalisés à partir d’un bouquin de 20 pages au côté du Hobbit.


En fait, je m’attendais à un truc un peu plus épique. Je pensais qu’on retrouverait Dragonneau dans une quête haletante pour recenser des animaux incroyables à travers le monde. Que nenni.
Tout se passe en Amérique.
D’un certain côté, je trouve que c’est bien d’avoir voulu rompre avec le côté londonien d’Harry Potter mais du coup, je regrette que le film veuille tout le temps s’y raccrocher.


En effet, en filigrane de la trame vient se greffer l’histoire de Grindelwald, dont on se fout un peu car il ne sera évoqué qu’au début et à la fin (ah oui, au fait, je spoil).
Et en plus du premier filigrane, vient s’ajouter une autre histoire de bestiole super méchante qui prend possession de corps d’enfants et qui est très puissante, tout ça, tout ça.
A mon sens, il y a trop ou pas assez dans ce fatras. On essaie de nous faire croire que tout s’entrecoupe à la fin mais on a bien du mal à adhérer au bousin. Les victimes de la sale bestiole affreuse nous indifférent totalement et on a bien du mal à se dire que c’est terrible, que c’est affreux et on se moque de tout.


J’ai été aussi très dérangé d’une part par le choix des acteurs, d’autre part par leurs prestations.
Notre héros, Dragonneau, a un espèce de sourire figé dans la mélasse et s’exprime toujours en penchant la tête sur la gauche. Pendant tout le film je penchais de l’autre côté pour compenser. C’était très fatigant. Je l’ai trouvé totalement inexpressif et sans saveur. Toujours la même gueule quelle que soit l’émotion.
De son côté, Tina Goldstein n’a pas grand-chose à apporter et j’ai trouvé qu’elle ressemblait à Valérie Lemercier dans sa jeunesse. Ça collait pas des masses avec l’ambiance.


Ensuite, le scénario, qui n’est qu’un prétexte pour nous gaver d’effets spéciaux à outrance souffre d’une grande linéarité et d’une grande prévisibilité. On comprend rapidement que les bestioles dans la valise de M sourire en biais vont se faire la malle (ha ha ha) et que ça va foutre un sacré bordel. C’est le cas et pendant que la ville est à feu et à sang, envahie par des bestioles qui pètent les immeubles, la seule préoccupation de la présidente Américaine des sorciers (ouais en Amérique, ils ont une présidente, ils vont pas se contenter d’un simple ministre de la magie comme Cornelius Fudge) est que « attention, si on se fait repérer par les non-mages (ouais, en Amérique, on ne dit pas Moldu, par contre on dit Cracmol aussi) ça sera la guerre. »


Il y a une scène que je trouve particulièrement évocatrice sur mon sentiment général à propos de ce film, c’est celle de l’exécution de M sourire en biais et de Valérie Lemercier. Les deux persos sont amenés par trois sorcières très heureuses de mettre les gens à mort dans une pièce blanche où se tient une piscine carrée avec un siège dedans. On sait pas à quoi ça sert, on sait pas ce qu’elles vont leur faire et les effets spéciaux viennent essayer de combler ce vide. C’est quoi cette piscine ? Une pensine géante ? Un truc style le drap derrière lequel tombe Surius Black ? On sait pas, on s’en fout, y’ des effets spéciaux pour essayer de nous faire penser à autre chose.
Ensuite ils s’enfuient tranquillou du ministère. Quand on voit le mal qu’a eu Harry Potter à en sortir dans Les reliques de la mort, on en reste un peu de cul.


Bref et pour faire court, c’est un peu mou du genou tout ça. J.K.Rowling a beau être aux commandes, ça sent le réchauffé. On notera les clins d’œil appuyés aux fans à travers les évocations de Poudlard, la mention de Dumbledore et l’apparition d’un pendentif du conte de Beedle le barde qui sont tellement peu subtils qu’ils en deviennent caricaturaux. Ça sent le fan service à plein nez.


C’est d’autant plus frustrant que je pense sincèrement que ça aurait pu être pas mal s’ils avaient un peu plus bossé le côté scénario que le côté effets spéciaux. Le choix des acteurs est pour moi un problème mais cela aurait pu être éclipsé par une histoire plus simple mais surtout plus solide. Surtout dans le relationnel entre les personnages qui finissent par s’entraider sans aucune raison valable (l’amour, sérieux ?)


Pour couronner le tout, nous avons une fin ultra poussive et très longue qui veut tenter de tirer sa larmichette au spectateur. Ça marche pas puisque les personnages ne sont pas attachants et qu’on s’en tape de leur histoire.
Sérieux, le pitch final, avec le méchant vaguement évoqué au début qui réapparaît (il était déguisé le coquin), les aurors qui s’arrêtent à côté du héros pour qu’il puisse lui dire une phrase incompréhensible et les pleurs (uniquement de l’œil droit, c’est très bizarre) de Valérie Lemercier, ça fait trop.


Je m’interroge également sur la scène où Colin Farell qui est censé être un putain de grand méchant va gentiment envoyer des pitites décharges électriques à M sourire en biais alors qu’un bon coup d’Avada Kedavra aurait réglé l’affaire. Scène qui fait penser à l’empereur foudroyant Dark Vador en tout pourri.


L’humour essaie également d’avoir une place à travers ce moldu de Jacob Kowalski mais tout tombe à plat tant le personnage est inintéressant. Cet erzatz de bouffon n’apporte rien à l’intrigue (alors qu’ils auraient pu se servir de sa présence moldue pour expliquer plein de truc à propos de la guerre avec Grindelwald tout ça) et sa prestation en demi-teinte fera plus soupirer que sourire.


Comme je disais, à vouloir trop en faire, le film se perds dans un scénario qui s'essouffle rapidement avec plein de trucs inutiles dedans (sérieux, c’est qui cette Lestrange, on s’en branle non ?).


On voit arriver gros comme une maison que tout ceci n’a qu’un seul objectif : mener à un combat titanesque entre Dumbeldore et Grindelwald dans un film futur. Je suis sûr que ça va déboiter mais c’est pas ce qui est vendu dans le titre du film. En plus, Dragonneau n’a jamais été viré de Poudlard et quand on est viré, on voit sa baguette être brisée, donc bon...


Le mariage forcé des œuvres magiques de Rowling et du 7éme art est définitivement consumé avec ce navet long, poussif et bancal.

villou
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le 27 nov. 2016

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villou

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