Un nouveau polar belge noir, pessimiste, déprimant dans sa description des hommes et l'environnement dans lequel ils se débattent. Au départ, il y a ces deux frères. L'un parvient à se ranger, l'autre fait de la prison. Plutôt que de se calmer à son tour, il est, au contraire, à sa sortie, encore plus enragé. Quelque chose cloche chez lui. La prison n'a rien arrangé. Peut-être qu'il faut en chercher la trace dans son enfance, chez un père qu'on ne voit pas. Il y a fort à parier que de délinquant à la petite semaine, on les retrouve, plus tard, à gravir les échelons et passer au grand banditisme voire au terrorisme.
En même temps, ce n'est pas en liberté qu'il trouvera un coin de ciel bleu. Son ancienne copine est avec son frère. Le ciel est toujours gris. Il n'y a pas un rayon de soleil. Et c'est la croix et la bannière pour trouver du travail. C'est un monde si désespérant qu'il n'y a aucune issue possible. Tout ce dont ils rêvent, c'est d'une vie banale. D'avoir un travail, de pouvoir élever tranquillement un enfant, de faire les courses et de regarder la télé le soir en rentrant.
Je les comprends. Vu toute la violence au-dehors, la folie de ce type incapable d'apprendre de ses erreurs, ces petits riens sont rassurants et ont l'air de petits bouts de paradis.