Il fait partie des Disney qui ont bercé mon enfance et l'un des rares à qui je n'ai pas encore dédié de critique. Je répare cette grosse erreur dans les paragraphes qui vont suivre.
Les Aristochats est un Disney populaire mais qui a surtout gagné en appréciation avec le temps, contrairement à sa sortie où il a été un peu fustigé par la critique malgré un succès public tout à fait honorable compte tenu de son budget. A vrai dire si je ne suis pas entièrement d'accord avec les critiques de l'époque, mais il faut bien avouer que ces dernières ont raison sur quelques points importants du film. Notamment son côté "redite" des autres grands classiques Disney, d'ailleurs Les Aristochats marque la fin d'un âge d'or laissant place à une période plus creuse qui prendra fin dix-neuf ans plus tard avec La Petite Sirène. Bien entendu même les périodes moins fastes chez Disney recèlent de belles pépites. Ce sont tout de même Basil, détective privé, Rox et Rouky, Taram et le Chaudron Magique ou encore Les Aventures de Bernard et Bianca mais surtout l'excellent Robin des Bois qui viendront étoffer le catalogue Disney.
En présentant Les Aristochats après Le Livre de la Jungle, les studios ne parviennent pas à convaincre les critiques plus pointilleuses film après film. Ce qui est somme toute assez logique tant Disney a contribué au cinéma à travers ses long-métrages d'animation en terme de technique principalement. Le film de Wolfgang Reitherman s'avère effectivement moins ambitieux que ses aînés, il reprend une formule qui a déjà fait maintes fois ses preuves et il joue par conséquent sur son terrain de jeu. On retrouve beaucoup de similitudes entre Thomas O'Malley et Baloo du Livre de la Jungle, le road-trip campagnard rappelle aussi beaucoup le cheminement du "petit d'homme" vers la civilisation. Ces éléments sont là et force est de constater qu'ils n'ont rien d'exceptionnels.
Malgré tout Les Aristochats s'avère être un long-métrage charmant et plaisant dans la douceur de ce vieux Paris de 1910 étrangement calme et dépourvu de badauds, ce qui confère au film une ambiance toute particulière. Les chats sont attachants et le film parle des classes sociales avec assez de justesse pour que les plus petits en saisissent toutes les nuances. Assurément le film n'a pas la même saveur si on le découvre adulte, sauf s'il fait office de réminiscence bien entendu. En revanche ça swing et on ne s'ennuie pas, les musiques sont excellentes et entêtantes. Le travail des frères Sherman fait une nouvelle fois des merveilles ici, avec la collaboration tout de même de Maurice Chevalier en français bien sûr, mais aussi en anglais s'il-vous-plait ! Quant à l'humour il est bien présent et les personnages secondaires font parfaitement leur job, les deux oies anglaises et surtout le redoutable duo Napoléon et La Fayette. Le rôle du méchant quant à lui revient à Edgar, un majordome peu scrupuleux, plus drôle qu'effrayant. Le méchant bête que l'on aime détester.
Bien entendu Les Aristochats se présente comme un grand classique incontournable grâce à sa large base d'admirateurs, néanmoins dans la chronologie Disney il ne s'inscrit pas comme une pierre angulaire. Je dirais personnellement que j'apprécie plus l'histoire de Duchesse et de ses chatons, à celle de Mowgli et Baloo, ce qui explique ma note. C'est une question de préférence.