The Blues Brothers est une merveille du cinéma : sa réalisation colle parfaitement à la peau de son sujet.
Il y a en nous ce flot de sang archaïque étrange qui nous fait tapoter le pied et secouer la tête en rythme à l'écoute du blues, nous sommes possédés par cette musique pleine de sueur, de bonne humeur pour cacher le désespoir inhérent à la création de ce style musical. Moi j'trouve ça fou et merveilleux, la simplicité d'être joyeux et dansant, le sourire naturel face aux farces de la vie. En cela, notre sang archaïque, l'essence de nos petits êtres universalisé à travers le blues, répond pareillement au comique du film. Suis-je claire ? The Blues Brothers, comme le blues, a le pouvoir magique de la bonne humeur.
Et comme le blues, l'humour particulier des Blues Brothers cache le désespoir, rend absurde et drôle la tristesse du destin. Prenons la scène avec Aretha Franklin : au-delà de l'énergie joyeuse débordante par tous les pores possiblement existants (oui oui), un mari quitte sa femme aimée pour jouer de la guitare avec ses copains, sacrés lascars. J'exagère peut-être, néanmoins la tragédie est toujours proche de la comédie.
Pépite visuelle, chaque plan devient une légende de mise en scène - alléluia - et chaque légende - alleluia - possède de toute beauté sa séquence. Dieu existe, il s'appelle John Landis.