Je croyais qu'il fallait protéger Athéna... Non?

Mitigé, perdu, partagé, désemparé, super moit-moit...
C'est dans cet état-là que je suis après avoir vu ce film. Toei Animation a encore frappé.
Le même coup que pour Albator. C'était évident pourtant, mais bon, on se laisse facilement avoir.
L'espoir fait vivre après tout (c'est le dicton qui le dit)....

Sur le papier, le principe de base est pourtant génial: réactualiser/moderniser Saint Seiya, AKA les Chevaliers du Zodiaque pour nous les francophones. Cet anime culte des années 80/90, à côté des Dragon Ball, Sailor Moon, Captain Tsubasa, City Hunter et cie... Comme avec Albator 2 ans auparavant, ce film devra viser principalement la population qui a grandi avec ces animes, cherchant à titiller la part de nostalgie qui est en nous...

Mais dans les faits, on est loin de tout ça.
Prenons par exemple nos héros, les Chevaliers de bronze... "Les Chevaliers du Zodiaque... Euh... Bin ce sont les Chevaliers d'or, alors pourquoi les héros sont ceux de bronz..." CHUT! On ne pose pas cette question, je ne sais toujours pas pourquoi, pas loin de 30 ans plus tard... Bref.
Les Chevaliers de bronze, disais-je... OMG MAIS POURQUOI SONT-ILS SI NEUNEUS ?!
Bon, avec Seiya, on n'est pas trop dépaysé, il est toujours aussi gamin, crétin, con comme une chaise. Mais pourquoi affubler les autres figurants de cette même caractéristique ?? Oui... Les héros ne sont que des figurants, ici c'est {un pour tous, tous pour Seiya}. Shun, le célèbre androgyne, en plus de devenir complètement inutile, est devenu un kéké qui se la raconte (voir les scènes avec Saori au début). Hyoga, même combat, bien qu'il soit heureusement moins tourmenté par son complexe œdipien. Idem pour Shiryu, qui garde heureusement un semblant de sérieux. À côté, on a une Saori qui semble un peu plus dégourdie/volontaire que l'originale, bien que son personnage reste une gamine de 16 ans qui ne capte rien à ce qui lui arrive (normal d'être perdu dans ce genre de situation) et des Chevaliers d'or qui sont malheureusement assez anecdotiques... Il n'y a que le Grand Pope qui soit fidèle à lui-même. Oh pardon! J'ai oublié Ikki... On le voit pendant 30 secondes dont 10 éclaté par terre...

C'est sûr que pour avoir fait d'un arc relativement long (70~ épisodes pour le Sanctuaire) un film d'1h30 à peine, il a fallu trancher dans le script et découper à la tronçonneuse le scénario d'origine. C'est assez rageant... Par exemple, on nous sert dans les 5 premières minutes une situation qui n'a ni queue ni tête comme justification de la suite du film; le réalisateur nous dit "Okay les gars, mangez ça, et débrouillez-vous!". Le développement des personnages, leur présentation, leur vie? Rien à faire. Dommage. Avoir fait tant d'impasses et de raccourcis pour compresser le tout en 1h30 de bobine, c'est une énorme erreur. Quid de la progression des héros, des obstacles, qu'ont-ils fait du 7e sens si important et à peine mentionné?? Pourquoi Deathmask est-il devenu une meneuse de revue de cabaret?? Aphrodite, les yeux de Shaka, Dohko, l'humour lourd nippon trop présent (la scène où les héros essayent de se barrer en douce pendant le speech de Shiryu par exemple... OMG)... POURQUOI?!
Pourquoi ne pas avoir fait ce film en 2 parties? C'est incompréhensible, surtout quand on touche à une saga si populaire.

Le seul (à mon avis) point positif de ce film, c'est qu'il est beau. Vraiment très beau. Les images de synthèse, c'est carrément classe ici. Une véritable claque comme avec Albator. Ce que j'ai vu en toute sincérité, c'est une cinématique de Final Fantasy XIII sur PS3 (avec des extraits de FFVII Advent Children). C'est d'ailleurs avec FFXIII que Saint Seiya a été mixé pour faire ce film. Fini le sanctuaire poussiéreux de la Grèce antique, bonjour Cocoon. Ici on garde juste les vieilles bâtisses, mais qui volent dans un monde caché des simples humains. Les armures se déploient tels les eidolons, à deux doigts de confondre l'armure de Pégase avec Odin. Coucou à Ultima Weapon de FFXIV aussi (comprendront ceux qui pourront). Les combats sont du coup plus agréables. C'est plutôt bien vu et bienvenu pour un reboot.

On se retrouve au final avec une bonne idée pour un reboot, mais réalisée avec les pieds. 1h30 n'est clairement pas le bon format pour un arc narratif si complet et important à la base. Découper salement le scénario pour "ça", c'est scandaleux. Préférer cibler une audience d'enfant de 8 ans avec un humour navrant, c'est ridicule. Comment les producteurs ont-ils osé?

Ce film ne mérite qu'un 2 tellement c'est du foutage de gueule, mais la claque visuelle rattrape in extremis le coup pour en faire un film tout juste moyen. À croire qu'il ne faut pas être fan de l'anime pour apprécier ce film à sa juste valeur. C'est frustrant.