A la poursuite du trésor de Barberousse

Fritz Lang est un réalisateur relativement hétéroclite, chose qui me plaît particulièrement. Ainsi, quelle ne fut pas ma surprise de le voir derrière un film de pirates. Alors, qu'on se le dise, cet univers ne m'a jamais vraiment attiré mais dans un but de ne pas mourir idiot, il faut savoir dépasser ses préjugés car cela peut se rendre souvent payant dans le cinéma. Et en plus, avec Lang aux commandes, c'était une raison de commencer mon initiation. Mais même avec un grand nom derrière, la réussite n'est pas toujours au rendez-vous. Entendons nous bien que Les Contrebandiers de Moonfleet n'est pas un mauvais film mais il traîne derrière lui quelques tares.

Déjà, il y a de quoi être perplexe pour retranscrire une chasse au trésor, doublé d'une affaire de contrebande, durant une petite durée de 84 minutes quand on connaît la richesse de ces voyages au bout du monde. Du coup, l'histoire va très vite et ne prend pas le temps de développer suffisamment son univers. Deuxièmement, le traitement de série B pourra laisser perplexe. La mise en scène voit les situations prévisibles s'enchaîner, ce qui n'est pas, en soit, un problème quand c'est bien mis en scène. Et c'est justement le cas où Lang évite de sombrer dans le ridicule tout en croisant son film à mi-chemin du film pour adultes et pour enfants. Une problématique qui ne plaira pas à tout un chacun, les plus vachards pouvant insinuer que c'est la livraison d'un produit bâtard qui leur est offerte.

Toutefois, Les Contrebandiers de Moonfleet exhibent un véritable charme d'antan à travers de beaux paysages et costumes d'époque. Certaines scènes sont bien réussies comme celle du cimetière. En résulte donc un plaisir coupable à défaut d'un film de qualité puisque chacune des composantes ne parvient jamais à marquer le cinéphile.