Dans Les délices de Tokyo, Naomi Kawase reste fidèle à ses thèmes favoris : le lien avec la nature et la tendresse pour les marginaux, mais cette fois-ci dans un cadre urbain et avec la volonté de toucher un public plus large, ce qui n'est pas un crime étant donné l'hermétisme de certains de ses films précédents qui en bridait l'émotion. La cuisine est ici le symbole du partage, de l'acceptation de l'autre, et de la transmission entre les générations. Le film ouvre l'appétit avec la conception des Dorayakis, ces macarons fourrés de haricots rouges confits. Mais ces ingrédients ne sont que là que pour porter le message de la réalisatrice qui, en creux, et avec subtilité, témoigne d'une société qui accepte mal que l'on ne suive pas les chemins de la "normalité." Si mélodrame il y a, dans la grande tradition du cinéma japonais, il est raffiné et sans ostentation, nappé dans une histoire à la musicalité contemplative, douce et narquoise. Loin des excès d'un festin pantagruélique, Les délices de Tokyo se savourent bouchée après bouchée pour en saisir toutes les nuances gustatives.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Créée

le 11 déc. 2016

Critique lue 299 fois

1 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 299 fois

1

D'autres avis sur Les Délices de Tokyo

Les Délices de Tokyo
Shania_Wolf
8

N’importe où hors du monde

C’est toujours un regard empli de tendresse que Naomi Kawase porte sur les destins humains. Ses personnages sont éphémères, discrets, aux trajectoires modestes. Ce sont ceux qui n’existent pas aux...

le 24 nov. 2015

61 j'aime

2

Les Délices de Tokyo
voiron
7

Les Délices de Tokyo

Sentaro (Masatoshi Nagase) fabrique et vend des dorayakis, pâtisseries traditionnelles japonaises, de petits gâteaux fourrés à l’«an», une pâte de haricots rouges confits. Il est triste et effectue...

le 31 janv. 2016

45 j'aime

6

Les Délices de Tokyo
SanFelice
8

Les conserves du nouvel An

Décidément, une fois de plus, c'est le cinéma extrême-oriental qui m'aura donné le plus d'émotions cette année. Une preuve de plus m'a été offerte, aujourd'hui même, par ce très beau film, le premier...

le 8 déc. 2016

37 j'aime

2

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13