Racisme et sexisme sont dans un vaisseau...

55 ans plus tard, ce film relate la déterminante contribution aux balbutiements des programmes spatiaux américains des années 60 par trois scientifiques trop méconnues, à la fois femmes et Noires, physicienne, mathématicienne et ingénieure spatiale. Précurseurs dans leur domaine, mais également dans leurs statuts socio-professionnels, leurs probabilités de s’accomplir dans l’Amérique des ratonnades et de Luther King, sexiste et ségrégationniste dans leurs droits de scolarisation et jusque dans leurs toilettes, les font sans doute briller avec d’autant plus d’éclat et de mérite.
Bien qu'un peu caricatural et aux aspects historiques revisités pour la cause du message, ce film touchant est d’abord un hommage à Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, et à leur aventure paradoxale dans un monde d’hommes Blancs, à la maitrise débutante des lancements, amerrissages ou sauvetages des premières et précaires fusées habitées, dans une ambiance de concurrence paranoïaque avec l’Union Soviétique.
Mais il montre surtout aux pouvoirs et mœurs américains leur imbécilité à s’amputer eux-mêmes d’une large portion de leurs talents, juste au nom de dogmes tragiques nommés sexisme et racisme, dans lequel le film suppose qu’ils leur ont probablement coûté la première place dans la conquête de l’espace, vite rattrapée dès qu’ils acceptèrent de les rompre.