Il fût un temps, où lire le monde papier était un exercice intellectuel riche.
Débats de fond, rédigés en bon Français. Régal de l'esprit.
"Les Gens du Monde" braque un zoom furtif sur une équipe qui fait face à la révolution de la vitesse et de l'immédiateté. Oui, les journalistes sont des êtres humains avec des doutes, des certitudes, mais qui doivent malgré tout accompagner le monde dans son emballement sous peine de disparaître.
Le Monde se banalise.
J'aurais tellement aimé le même exercice avec le Canard Enchaîné qui contre vents et marées résiste aux sirènes de la publicité. Qui reste en retrait du net et du tweet. J'adore la page du Canard sur Internet qui s'excuse presque d'être sur le Web, mais qui explique que c'est juste pour occuper l'espace, pour éviter que d'autres n'en profitent !
Pourtant, le Canard se porte bien et son édition papier (Mon dieu, quel anachronisme !) continue de se vendre.
C'est vrai que leur mission est différente de celle du Monde, mais tout de même...
Le focus sur la Newsroom, met de côté l'empire du Monde comme le laisse entrevoir le plan avec la plaque, indiquant l'ensemble des 'Monde' à l'entrée du bâtiment.
Pour ma part, je lis le monde sur ma tablette, et je pleure parfois de la vacuité de certains articles, transcrits pratiquement directement des dépêches AFP laissant passer des énormités sur l'autel de l'immédiateté.
Je ne retiendrai pas grand chose de ce documentaire tant il est superficiel.