Les Indestructibles 2
7.2
Les Indestructibles 2

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2018)

Si avec le futur Toy Story 4 les studios Pixar nous promettent de mettre un terme aux suites et d'axer leurs projets principalement sur des histoires originales, il était une suite qu'on ne pouvait refuser.


Quelques mois après l'effondrement de larmes provoquées par le sublime COCO, la famille Parr, famille quelque peu atypique puisque composée de super héros, fait son grand retour après 14 années d'absence. Un retour massif en terme de box-office puisqu'il peut se vanter d'avoir fait le meilleur démarrage pour un Disney-Pixar. Joli succès pour un film d'animation approchant les deux heures. Ce qui en fait soit dit en passant le plus long des studios.


Alors que par un moment il était question de placer cette suite plusieurs années après l'histoire du premier film, Brad Bird, de retour derrière la caméra, nous plonge finalement quelques minutes, voire carrément à la fin du précédent.
Du moins, juste après un opening sombre, digne d'un polar de qualité. L'apparition du "un film Disney, etc..." m'a d'ailleurs foutu une claque d'entrée, cut brutal sur typo sérieuse. En quelques secondes on comprend que ça ne sera pas un bonbon crédule type Reine des Neiges mais bel et bien un film mature, un vrai, pour enfants comme pour adultes.
La force de Pixar toujours aussi présente donc.


Les Indestructibles, le film de super héros qui fait passer MARVEL pour une usine à jouets, voit son aventure s'agrandir grâce à une suite époustouflante.
Un autre élément avait été soufflé à une époque, celui de concentrer ce nouvel opus sur le bambin de la famille, Jack-Jack, et force est de constater que la promesse est bien là.
Via ce point d'ancrage, Bird renoue avec ce qu'il aime le plus, sa famille, le sens de la famille en général d'ailleurs. Ainsi cette suite prend presque des allures de drama social. La mère et femme devant travailler et l'homme devant apprendre à s'occuper des enfants. Une suite bien plus féministe sans pour autant nous en rendre malade d'abus.
La subtilité avant tout, malgré l'endiablement et la folie de certaines séquences. La famille est donc au cœur du projet, sublimé par un scénario qui n'oublie aucun membre de la petite communauté.
L'ambiance rétro-futuriste est quant à elle toujours de mise, si ce n'est encore plus, ajoutant au palmarès de l'univers quelques objets bien cool. Dont une moto pour Elastigirl, moto qui n'est pas sans rappeler le chien Zigzag de Toy Story une fois qu'elle se détache en deux morceaux et que le corps de l’héroïne s'étend entre les deux. Une autre scène où Jack-Jack se démultiplie m'a beaucoup fait penser aux Aliens du même film.


Michael Giacchino signe une bien belle prestation à la baguette en ajoutant un septième film des studios à son actif.
Alors que le fabuleux Brad Bird revient à ses premiers amours, l'animation. Le réalisateur étant passé par l'action-live en délivrant le meilleur opus actuellement de la saga Mission Impossible, le Protocole Fantôme, ainsi qu'un film d'aventure bien sympa, Tomorrowland, nous lâche ici une bombe visuelle comme scenaristique.


En plus d'un méchant, osé, puisque loin des grands pas beaux caricatural qu'on se tape habituellement, provocant l'hypnose en scandant un message de société, nous retrouvons notre famille adorée au complet. Même du rab, avec quelques personnages charismatiques du premier, comme Edna Mode, Frozone bien sûr ainsi que plusieurs nouveaux super héros.


C'est donc un conte familial admirable, captivant, amusant et touchant, même si un des rares à ne pas m'avoir fait lâcher la petite larme. D'une beauté miraculeuse, l'animation du premier en a pris un coup dans le sablier quand on voit cette suite. Tout est magique, les visages, l'eau, cheveux, ville, véhicules, intérieurs aussi, la nouvelle maison de la famille est un trip paradisiaque.
Une pure dinguerie visuelle donc aux éclairages sidérants, les scènes en ville avec le ciel rouge-orangé de l'aube, ou du crépuscule je ne sais plus, sont à tomber. Comme celles sombre, proche d'un polar des années 50. Je pense à ce plan où Elastigirl déverrouille la porte de l'hypnotiseur alors que celui ci est caché juste derrière dans le noir.
La 3D ne faisant que rendre l'image encore plus vivante, j'en suis convaincu, la 3D est faite pour les films d'animation.


Pixar nous lâche donc son nouveau bijou, le petit chef d'œuvre annuel quoi...

-MC

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