Tout content que j'étais au sortir de ma récente découverte de La Ligne Rouge, je me suis dit que, quand même, ça vaudrait sûrement le coup de se pencher un peu plus sur la filmo de Terrence Malick... Et quoi de plus intrigant que cette romance appréciée avec Richard Gere dedans ? :o
Et j'y ai vraiment cru au début ! Les Moissons du Ciel s'ouvrent sur la musique empruntée par les Césars (St.Saens m'a-t-on soufflé plus bas), et j'apprends dans la foulée que c'est Ennio Morricone aux manettes musicales croyant que tout était de lui ! Wow. Ce que je peux être inculte. Inculte mais content. Content parce que les premières minutes du film m'ont carrément bluffé (terme très à la mode dans les émissions de cuisine) tellement c'est beau ! Wow (bis) ! Bon, peut-être pas autant la scène introductive de l'aciérie (quoique) que ce train magnifiquement filmé en partance pour la ferme où nos trois frères et soeurs seront employés dans les champs de blé alentours. Un contraste qui ne relève probablement pas du hasard étant donné l'objectif principal d'un film semblant vouloir montrer à quel point la nature est belle. Et c'est clair que Terrence Malick photographie divinement bien cette nature ; sa faune autant que sa flore. C'est stupéfiant. Un poème lyrique et contemplatif par moments, une ode à la nature et à la liberté toujours.
Sauf que je commence à croire que la narration c'est pas trop son truc au réalisateur de The Tree of Life. Non pas que ce frère bagarreur et ses deux soeurs - dont la jeune narratrice en voix-off - ne s'avèrent ni complexes ni attachants ; bien au contraire ; mais l'ensemble m'a semblé manquer de clarté. Celui-ci ne m'a pas permis de cerner toutes les véritables motivations de chacun (autres que matérielles bien sûr). Je me suis alors probablement senti exclu de l'histoire, malgré ses aspects "glauques" impalpables qui auraient dû me passionner. La pauvreté et son exploitation expliqueraient tout ? La lutte des classes et ses vengeances pénétrant au plus profond de la chair ? Chair coupable lorsqu'il s'agit de celle d'une jolie jeune femme presque contrainte de se laisser "acheter" pour celui-là même qui ne sait résister à ses charmes : son propre frère ? Les questions restent donc en suspens, mais pas forcément de la manière que j'aime, étant donné l'aspect ultra-réaliste de l'ensemble. Ca manque aussi d'enjeux, très certainement...
C'est d'ailleurs en écrivant cette critique que je me rends compte du grand potentiel des Moissons du Ciel. Mais pour ma part, en dehors du premier et du dernier 1/4 d'heure, aux allures d'ultime "nouveau départ", la mayonnaise n'a jamais pris, malgré tous les bons ingrédients.
Mais sur la forme je le répète : qu'est-ce que c'est beau !