Un homme et sept femmes : huis-clos. Une fable sur la violence faite aux hommes, et accessoirement aux femmes, à travers deux scènes chirurgicales. La première, une balle dans la jambe, est le fait d’une guerre entre hommes ; la seconde ne peut pas être racontée ici sans gâcher le spectacle. N’ayant ni lu le roman de Cullinan, ni vu le film de Siegel, ne gardant qu’un souvenir mitigé des précédentes réalisations de Sofia Coppola, incapable d’évaluer l’accusation de racisme faite à cette version qui exclurait le rôle d’une femme noire, renonçant à trouver ici une évocation réaliste de la guerre de Sécession, conscient de l’esthétique hamiltonienne de la photo et du style « World of Interiors » de la décoration, peut-on dire que ce film n'est pas mal du tout ? Les rôles féminins incarnent des figures singulières et pas seulement un genre, en particulier les plus enfantines : la chercheuse de champignons qui noue et dénoue le récit et la petite joufflue qui offre un missel à l’Irlandais blessé. Face à elles, un homme seul se démène pour sauver sa peau. Ce n’est pas un héros, mais un mercenaire qui fait la guerre pour trois cent dollars tout compris. Il n'est pas question de ce qu'il pense de l'esclavage et de son abolition comme le remarque les jeunes filles du Sud qui prennent sa défense. Il peut paraître un peu fade (est-ce l’interprète ou le rôle ?) et fruste face à toutes ces femmes, mais il s’avère tout de même assez rusé. Dans la pure veine réaliste, la morale n’est pas sauve, pourtant aucun personnage n’est franchement antipathique. Et le scénario ne manque ni de rebondissements ni de chutes. En prime, quelques chansons d’époque interprétées par les jeunes pensionnaires ajoutent un son juste à l’ambiance.