Les Rebelles de la forêt
5.3
Les Rebelles de la forêt

Long-métrage d'animation de Roger Allers et Jill Culton (2006)

Qu’il semble ardu d’exister dans l’ombre des géants que sont Pixar, Dreamworks et cette frange de studios de moindre envergure qui, en dépit de moyens plus limités, illuminent le cinéma de leur intelligence créative. Une façon de dire qu’il est possible de s’y faire une place, à raison de plus si vous possédez la force de frappe d’une production estampillée Columbia/Sony Pictures : mais, comme bien souvent, la quantité est rarement un gage de qualité…


À première vue, Open Season pouvait y aller de son petit effet : c’est-à-dire de maintenir l’illusion, surtout via un humour omniprésent, composant par voie de fait un divertissement sympathique à l’ambiance bon enfant. Néanmoins, le temps fini par passer, et les exemples de réussites (de tous bords) se multiplient : il devient alors évident que, n’en déplaise à des souvenirs complaisants, le long-métrage de Roger Allers et Jill Culton n’est en rien une œuvre louable.


Non pas qu’il faille lui jeter la pierre, les tribulations de Boog et Elliot demeurant délurées et sans prise de tête, mais l’évidence s’impose d’elle-même : c’est sacrément pauvre, et ce sur tous les plans. Le regard paradoxalement attiré par sa ribambelle de décors appauvris, pour ne pas dire dénudés, son animation au rabais saute littéralement aux yeux : le design résolument cartoonesque de ses personnages est certes amusant, mais convenons que c’est bien peu, d’autant qu’Open Season a cette fâcheuse tendance à trop en faire pour sauver la face.


Sans envergure d’aucune sorte, ses principales prétentions pourraient donc résider dans son « choc des cultures », soit l’énième rencontre entre le monde humain et celui sauvage : avec pour socle commun le balourd Boog, pas aidé par le doublage rébarbatif de Martin Lawrence, cette intrigue aurait pu s’en sortir davantage si elle n’avait pas autant repompé les fondations d’un certain Shrek. Le mimétisme vis-à-vis de sa rencontre (et le duo qu’il formera) avec l’Âne, ainsi que la trame autour de son appartenance à un univers qu’il rejette en bloc, est tel qu’il est impossible d’attribuer à Open Season toute once de fraîcheur.


Vivant et mourrant au rythme de ses facéties sans garde-fous, ce long-métrage pesant (tout de même) 85 millions de dollars paraît bien creux : si les plus jeunes y trouveront peut-être leur compte, il n’en ira pas de même pour les spectateurs plus (ou moins) avertis, lassitude et autres sourires résignés faisant rapidement leur nid dans ce gloubi-boulga prévisible de bout en bout. Il va donc sans dire que nous nous épargnerons la peine de découvrir ses suites, toutes sorties (ô surprise) directement en vidéo.

NiERONiMO
4
Écrit par

Créée

le 24 oct. 2020

Critique lue 100 fois

NiERONiMO

Écrit par

Critique lue 100 fois

D'autres avis sur Les Rebelles de la forêt

Les Rebelles de la forêt
Cine2909
4

Critique de Les Rebelles de la forêt par Cine2909

Le jour même où je suis allé voir ce film, j'avais justement lu un article sur l'invasion des films d'animation en images de synthèse et du risque de saturation des spectateurs. Ce n'est pas Les...

le 22 juin 2011

3 j'aime

Les Rebelles de la forêt
Kreyket
1

Critique de Les Rebelles de la forêt par Kreyket

J'ai pas l'intention d'être méchant, mais franchement c'est minable. Animation moche (j'ai vu des courts métrages d'étudiants en art plus soignés), humour au raz des paquerettes, limite scato et...

le 31 août 2012

3 j'aime

Du même critique

The Big Lebowski
NiERONiMO
5

Ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre annoncé...

Voilà un film qui m’aura longuement tenté, pour finalement me laisser perplexe au possible ; beaucoup le décrivent comme cultissime, et je pense que l’on peut leur donner raison. Reste que je ne...

le 16 déc. 2014

33 j'aime

Le Visiteur du futur
NiERONiMO
7

Passé et futur toujours en lice

Un peu comme Kaamelott avant lui, le portage du Visiteur du futur sur grand écran se frottait à l’éternel challenge des aficionados pleins d’attente : et, de l’autre côté de l’échiquier, les...

le 22 août 2022

29 j'aime

Snatch - Tu braques ou tu raques
NiERONiMO
9

Jubilatoire...

Titre référence de Guy Ritchie, qui signa là un film culte, Snatch est un thriller au ton profondément humoristique ; le mélange d’humour noir à un scénario malin et bien mené convainc grandement,...

le 15 déc. 2014

18 j'aime

3