Impression complexe après avoir vu ce film, ça cogite, ça cherche, on est à la fois impressionné et un peu déçu aussi. Bref, on est face un film à part qui ne laissera personne indifférent, entre ennui profond et fascination cinématographique. De mon point de vue, c'est un film à regarder si l'on possède un peu de culture du cinéma, c'est un film intéressant sur beaucoup de points dans ce qu'il propose, par qui, et à l'époque à laquelle il a été tourné. Hors de ce contexte, je comprends qu'on puisse trouver ce film chiant comme la pluie, car il à les défauts de son époque (lenteur, jeu des acteurs, sexisme...)
Mais whoua, l'idée est quand même géniale ! Et tout fait pop dans notre tête entre zombies, épidémies, huis clos, les références et influences sont tellement nombreuses dans ce qu'à emprunté et légué ce film. J'ai critiqué un peu le rythme, mais pour moi il colle au contexte. C'est un huis clos dans son intrigue principale, et tout repose justement dans cette montée lente et angoissante des éléments qui nous sont donnés. Mais une fois que c'est parti, on est quand même surpris de jusqu'où le film ose aller. On sent que les bases du genre sont encore fragiles, on s'ent que rient n'est encore vraiment posé, il n'y a pas d'interdit et pas d'auto censure. Le film va au bout de son idée et surprend souvent, grâce à ce décalage entre l'ambiance du début et sa fin.
Même s'il est difficile de ce rendre compte aujourd'hui de l'originalité et de la violence des Révoltés de l'an 2000, un bon moyen est susurrement de regarder deux ou trois films espagnoles ou français de la même époque pour comprendre le décalage qu'il représente. Une oeuvre carrefour où le cinéma hésite encore entre Hitchcock et Roméro, il emprunte beaucoup mais donne aussi naissance à quelque chose qui est déjà résolument moderne.