Les Vieux Fourneaux par Christine Deschamps

Bien sûr, ça ne se hisse pas à la hauteur burlesque de l'excellentissime BD, qui fait hurler de rire, mais il y a quand même un abattage louable et quelques jolies trouvailles, comme cette scène où Roland Giraud se promène dans une photo en noir et blanc, ou encore ce dérapage de la musique guillerette quand entre en scène un personnage en déambulateur... Bref, un film soigné, lumineux, souvent drôle, et, surtout, porté par des interprètes qui s'en donnent à cœur joie, Pierre Richard en tête, en insupportable anarchiste cacochyme, fulminant en permanence derrière ses gros carreaux de presbyte et la fumée de ses clopes. Alice Pol fait également merveille dans le rôle de Sophie, la petite-fille, enceinte jusqu'aux cheveux mais entrainée par son bon cœur dans une aventure savoureuse jusqu'en Toscane en même temps que dans les années 50. Les galopins vociférants qui l'accompagnent forment une joyeuse troupe, talonnée par la maladie et la mort, mais encore traversée par des passions juvéniles qu'elle déguste en connaisseuse. Bref, une comédie plutôt recommandable, ça fait trois dans le mois pour moi, je n'ai plus qu'à prendre rendez-vous chez le toubib, je dois couver quelque chose.