Dustin Hoffman chez les Indiens
Little Big Man est un film de 1970 qui nous parle des Indiens d'Amérique et de leur extermination au milieu du XIXème siècle. Dustin Hoffman y incarne un jeune blanc qui a été élevé par une tribu indienne lors de son adolescence, et qui est tiraillé entre deux cultures diamétralement opposées.
Bien que filmé comme un western traditionnel, ce film n'en est pas un. Les scènes comiques et absurdes sont assez nombreuses, et Dustin Hoffman joue le rôle d'un pleutre sans réel charisme. Un peu à la manière de "Il était une fois en Amérique", on le voit évoluer de l'adolescence à l'âge adulte, entre candeur juvénile et déchéance, mais ses incessants aller-retour entre camp indien et civilisation finissent pas franchement agacer, tant ils mettent en avant la pauvreté du scénario.
Faye Dunaway, qui n'avait que 29 ans lors du tournage, fait beaucoup plus que son âge, et son personnage ne sert pas à grand-chose, si ce n'est à nous rappeler que Sergio Leone savait mieux mettre ses actrices en valeur. Bill Hickok, le mythique pistolero de l'ouest américain, ne semble quant à lui être là que pour le clin d'œil historique, et c'est l'un des problèmes du film : mis à part Dustin Hoffman et son "grand-père", bon nombre de personnages manquent d'épaisseur et ne suscitent pas le moindre intérêt...
Les scènes avec les Indiens sont de loin les plus intéressantes, malgré des "êtres humains" caricaturaux et des dialogues plutôt pompeux. Les paysages sont cependant sublimes, et le Technicolor apporte un cachet historique comme on n'en fait plus, avec ses couleurs vivaces et très chaudes. Mais malgré sa belle plastique, ce film n'est pas aussi culte qu'on avait bien voulu me le dire : il y a un peu trop d'invraisemblances (les divers protagonistes qui ne reconnaissent pas Dustin Hoffman, le général Custer qui se lance dans une tirade en pleine bataille), et le coup du papy qui raconte sa vie m'agace au plus haut point depuis que j'ai vu Titanic et Benjamin Button.
Au final, Little Big Man reste un bon film, qui vaut surtout pour l'aperçu des us et coutumes des Indiens. Dustin Hoffman y tient assurément l'un de ses rôles les plus marquants et ambitieux de sa carrière, mais ça ne suffit pas à en faire un chef d'œuvre.