En attendant son prochain film…

Bien mais sans plus, voilà comment résumer le retour de Soderbergh. L’histoire est sympa, les acteurs sont bons, le rythme est lent mais maitrisé, ce qui le rend agréable. Mais il n’y a rien de nouveau de Logan Lucky, film de braquage sans surprise, car le genre est déjà éculé. C’est ce même Soderbergh qui a remis au goût du jour le film de braqueurs, avec sa superbe (bien qu’inégale) trilogie Ocean’s — je ne parle pas de ceux d’après, qui ne servent qu’à traire jusqu’à la moelle la vache à lait. Et là il reprend le même chemin, et tente une relecture diamétralement opposée. Oublié, le glamour et les pros, bienvenue dans l’Amérique rurale, chez les gens ordinaires un peu loosers mais attachants.

Le savoir-faire technique du réalisateur nous laisse entrevoir un bon film, pas de misérabilisme, beaucoup de respect pour ses personnages et finalement assez authentique… en dehors du twist final.

Et c’est là le problème : le gros manque de crédibilité. Contrairement aux professionnels du crime d’Ocean’s, ici on met en scène des gens normaux, sans capacités ni compétences particulières, voire des ratés notoires. Comment ces personnes peuvent-elles tout d’un coup prévoir 4 coups d’avance et surclasser leur entourage ?

Sans détester, je n’arrive pas à adhérer au film, et cela malgré mon faible pour Adam Driver et le Channing Tatum des films indépendants. Daniel Craig en revanche ne m’émeut pas dans son rôle de taulard tatoué décalé version Jean-Paul Gaultier qui cabotine.

J’attends la prochaine sortie de retrait de Soderbergh, celle-ci n’étant pas une réussite.