Comme quoi il faut parfois savoir sortir de sa zone de confort : je dois avouer que les Blockbusters ne m'attirent pas forcément à la base, et qu'en plus Lone Ranger ne me donnait pas envie. La bande-annonce ne m'avait pas transporté, et Johnny Depp a beau être talentueux à sa façon, j'avoue me lasser de le voir constamment à l'écran.

Mais j'avais du temps à perdre, alors j'ai finalement cédé. Je n'attendais pas grand chose, et finalement je suis obligée de reconnaître que non seulement Lone Ranger est un film divertissement qui fait très bien son boulot, mais qu'en plus il est assez malin. Pourquoi ? Grâce à sa narration.

Le film nous est en effet raconté par un des protagonistes, Tonto -joué par Johnny Depp- 63 ou 64 ans après les événements du film. On n'essaye pas de nous entourlouper : c'est belle et bien une histoire enjolivée pour plaire au public (Tonto travaille dans une fête foraine) qu'on nous sert. En bref, cela va justifier absolument TOUS les raccourcis empruntés ainsi les aberrations en tous genre, et l'aspect grand spectacle. Pourquoi devrait-on faire dans la demi-mesure, quand ce n'est absolument pas le but recherché par Tonto ? La grosse faiblesse du film – le spectacle sans aucune once de retenue – est ainsi transformé en une grosse qualité.

Le pire c'est ça marche. Oui, dans ce cadre là, je trouve logique de voir un cheval courir sur le toit d'un train. Je trouve logique de voir Helena Bonham Carter tirer avec une jambe en ivoire. Et je trouve aussi logique d'employer des personnages extrêmement clichés -un héros maladroit qui s'affirme, un sidekick rigolo, une damoiselle en détresse et des méchants très méchants. C'est logique, parce qu'on n'essaye pas à un seul moment de nous faire passer ça pour quelque chose de crédible. On est mis dans la position du petit garçon qui écoute Tonto raconter son histoire, et ça passe comme une lettre à la poste.

Malgré un début un peu poussif, on est vite pris par l'aventure : les décors sont assez grandioses, les scènes d'action extrêmement bien réalisées, et l'humour employé est tout à fait adapté. Niveau musique, par contre, je trouve qu'Hans Zimmer ne s'est pas foulé et a plus ou moins proposé des remix de certains de ses thèmes les plus marquants (on retrouve des tonalités très similaires à celles employées dans Sherlock Holmes par exemple). En bref, Lone Ranger fait le job. Ce n'est pas non plus le film de l'année bien sûr, mais il distraie parfaitement, et sans vous prendre pour un abruti complet.

Dommage que ce film n'ait pas eu plus de succès, car il ne méritait certainement pas le flop qu'il a subi. La faute à une thématique peut-être trop connue des américains, ou à une bande-annonce pas forcément efficace ?
Sigynn
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le 22 oct. 2013

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